Titre | La remise en cause du tout automobile | |
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Auteur | Frédéric Héran | |
Revue | Flux | |
Numéro | no 119-120, 2020/1-2 Déclin et survie des mobilités automobiles | |
Page | 90-101 | |
Résumé |
Le « tout automobile » est un chrononyme rétrospectif ayant pour but de caractériser après coup une période historique, en vue de dénoncer ses excès. Il peut pourtant être clairement défini comme la priorité accordée à la voiture, en toutes circonstances ; les autres modes de déplacement ayant le droit d'exister et même de se développer, à condition toutefois de ne pas entraver l'usage de l'automobile. Ainsi précisé, c'est un concept opératoire qui révèle les logiques sous-jacentes des solutions mises œuvre pendant l'essor de l'automobile. La circulation génère cependant de nombreuses externalités négatives. Or, l'analyse de ces nuisances et de leurs impacts ne cesse de progresser, nourrissant de ce fait une opposition grandissante, à l'égard des modes individuels motorisés.La remise en cause du tout automobile se résume ainsi à des luttes visant à ne plus forcément accorder la priorité à la voiture. Trois époques peuvent être distinguées, selon la profondeur et l'étendue de la contestation. La première, qui a débuté dès les années 1920 aux États-Unis, ne cherche qu'à protéger les quartiers, en reportant le trafic dans les artères alentour. La seconde, engagée dans les années 1960, vise à protéger les zones denses en reportant le trafic en périphérie. La troisième, plus récente, a désormais l'ambition de protéger la planète rendant la contestation plus cohérente. Mais ces époques se chevauchent en partie et sont décalées dans le temps, selon les territoires et l'importante des nuisances auxquelles ils sont soumis. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
“All car policy” is a retrospective chrononym intended to characterize a historical period after the fact, with a view to denouncing its excesses. However, it can be clearly defined as the priority given to the car in all circumstances; other modes of travel having the right to exist and even to develop, provided they do not hinder the use of the automobile. It is thus an operative concept that reveals the underlying logics of the solutions implemented during the car boom. Traffic generates, nevertheless, many negative externalities. The analysis of these problems and their impacts is constantly progressing, thereby fuelling growing opposition to individual motorised modes of transport.The questioning of all-car policy thus boils down to struggles towards no longer necessarily giving priority to the car. Three eras can be distinguished, depending on the depth and extent of the contestation. The first, which began in the 1920s in the United States, sought only to protect neighbourhoods by diverting traffic to the surrounding arteries. The second, which began in the 1960s, attempted to protect dense areas by diverting traffic to the outskirts. The third, more recent era now has the ambition to protect the planet, making protest more coherent. Yet, these periods overlap in part and are staggered in time, depending on the territories and the extent of the problems to which they are subjected. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=FLUX1_119_0090 |