Contenu de l'article

Titre L'émergence du stationnement-durable dans les TOD de banlieue. Regards croisés sur deux projets de la région montréalaise
Auteur Florence Paulhiac Scherrer, Blandine Vernier
Mir@bel Revue Flux
Numéro no 119-120, 2020/1-2 Déclin et survie des mobilités automobiles
Page 121-141
Résumé Alors que le Transit Oriented Development (TOD) s'impose comme le nouveau modèle d'urbanisme en Amérique du Nord, celui-ci soulève plusieurs enjeux pour l'action collective urbaine. Ceux-ci concernent tout d'abord les modalités de planification de ces nouveaux quartiers qui impliquent une coordination transport-urbanisme complexe à impulser. Ils concernent également le contenu des projets qui promeuvent un urbanisme et une mobilité durables. Les objectifs généraux de ces projets visent à contrer les dynamiques d'étalement urbain et de dépendance automobile. Dans cette perspective, la programmation du stationnement dans les TOD apparaît comme un élément essentiel des stratégies de mobilité durable. Le stationnement, généralement maximisé et pensé comme « stationnement transport » dans les politiques urbaines nord-américaines, est alors conçu et optimisé comme un « stationnement durable ». Le défi dans ce domaine est d'autant plus fort dans le contexte des banlieues caractérisé aujourd'hui par une forte dépendance à la voiture. Ainsi, cet article analyse la façon dont les acteurs de l'aménagement s'approprient ce nouveau concept et l'opérationnalisent. La recherche se penche sur la planification détaillée de deux TOD situés en banlieue montréalaise. Chaque projet est planifié au sein d'un Bureau de Projet multipartite. Les Bureaux développent une nouvelle approche consensuelle du stationnement : considéré comme un maillon clé de la mobilité durable, sa place dans l'espace public doit être restreinte, mieux intégrée au cadre bâti, et les externalités négatives qu'il engendre réduites (sociétale, environnementale, économique, etc.). Cependant, de nombreux risques entourent l'opérationnalisation de cette vision. Ainsi, les dynamiques de changement à l'œuvre se heurtent à quelques freins, parmi lesquels l'acceptabilité sociale des mesures joue un rôle majeur. Gérer ces freins suppose, pour la municipalité en charge des projets, des processus de négociation et de concertation qui dépassent largement le cadre et la temporalité des bureaux des projets.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais As Transit-Oriented Development (TOD) has been emerging as the new urban planning model in North America, it raises several issues for collective urban action. First of all, they concern the planning modalities of these new districts, which involve a complex coordination between transport and urban planning. They also concern the content of projects that promote sustainable urban planning and mobility. The general objectives of these projects are to counter the dynamics of urban sprawl and automobile dependency. From this perspective, parking lots in TODs appears to be an essential element of sustainable mobility strategies. Generally maximized and thought of as “transport parking” in North American urban policies, parking lots are then designed and optimized as “sustainable parking”. The challenge is all the more acute in the context of suburban areas, which are now highly dependent on cars. Thus, this article analyses the ways in which the actors of the planning process appropriate this new concept and operationalize it. The research focuses on the detailed planning of two TODs located in suburban Montreal. Each project is planned within a multi-stakeholder Project Office. The Offices are developing a new consensual approach to parking: considered as a key link in sustainable mobility, its place in public space must be restricted, better integrated into the built environment, and have reduced negative externalities (social, environmental, economic, etc.). However, there are many risks involved in operationalizing this vision. Thus, the dynamics of change at work come up against some obstacles, among which the social acceptability of measures plays a major role. Managing these obstacles requires the municipality in charge of the projects to negotiate and consult processes that go far beyond the framework and temporality of the project offices.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=FLUX1_119_0121