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Titre L'économie du Massif de Gigondas-Suzette
Auteur Gilbert Armand
Mir@bel Revue Revue de Géographie Alpine
Numéro vol. 39, no 1, 1951
Page 40 pages
Résumé Résumé. — Cet article est la deuxième partie d'une étude régionale consacrée au Massif de Gigondas-Suzette, et fait suite à l'exposé du relief qui a été imprimé dans le fascicule précédent de cette Revue. L'auteur adopte un plan classique et distingue l'Economie ancienne jusqu'au milieu du XIXe siècle et l'Economie moderne, liée à l'ouverture des voies de communication.. L'Economie ancienne est caractérisée par une polyculture vivrière, où des influences variées, celle de la montagne, du climat méditerranéen et de la proximité du couloir rhodanien, ont joué leur rôle. Les céréales, la vigne, les oliviers, le mûrier, constituent les éléments fondamentaux de l'agriculture et la jachère fait, partie du système agricole. Vers la fin du XVIIIe siècle, des cultures nouvelles font leur apparition (pommes de terre, fourrages artificiels et surtout garance) permettant une meilleure utilisation du sol. L'industrie est du type artisanal mais le travail des textiles, les martinets et les papeteries donnent un certain renom à Malaucène. Le trafic offre des caractères assez originaux et semble avoir été marqué par deux faits : la position de Malaucène où les marchands s'arrêtaient entre le Buis et Carpentras, et la présence des papes à Avignon. L'Economie actuelle a été précédée d'une véritable révolution qui a provoqué de multiples crises agricoles au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle : crises du ver à soie et décadence de la sériciculture, disparition de la garance, crise du phylloxéra, diminution des céréales. Ces crises agricoles sont responsables d'une puissante émigration, d'une diminution sensible de la population et ďun regroupement de la propriété, qui ont rendu possible la prospérité de l'Economie actuelle. Le vignoble reconstitué est aujourd'hui la principale ressource sous une triple forme : vin, raisin de table et culture de plants. On assiste également au grand essor des cultures fruitières (abricotiers, cerisiers, pêchers, tandis qu'on boude les oliviers) et des cultures maraîchères (tomates, asperges). L'Industrie ne se maintient qu'à Malaucène grâce à une papeterie orientée vers un produit très spécial (papier à cigarettes). Cette économie assure aux habitants une très belle aisance. Aussi, le Massif de Gigondas-Suzette semble être devenu, au point de vue agricole, une annexe du Comtat plus que des Préalpes.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1951_num_39_1_4136