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Titre La sculpture glaciaire
Auteur Jules Blache
Mir@bel Revue Revue de Géographie Alpine
Numéro vol. 40, no 1, 1952
Page 93 pages
Résumé Résumé. — Il s'agit dans cette étude des formes de sculpture glaciaire. L'auteur présente d'abord les écoles de morphologues qui interprètent ces formes : les adversaires d'une érosion efficace par les glaciers (école des glaciers protecteurs), l'école transactionnelle qui tend à voir conserver ou mettre en valeur par les courants glaciaires les éléments intéressants (cycliques) de l'érosion fluviale; l'école des partisans d'une érosion glaciaire efficace et autonome. L'auteur se rangé parmi ces derniers — , qui sont d'ailleurs aujourd'hui les plus répandus. Les principes de l'érosion glaciaire se jugent sur les formes que les glaciers disparus nous ont laissées : auges, vallées suspendues, verrous et ombilics, cirques. Ces formes expriment l'efficacité de l'érosion glaciaire. Quand on regarde le relief comme créé par le courant glaciaire, c'est au lit fluvial (et non à la vallée) qu'il faut le comparer. On retrouve alors dans les traits du relief l'indice que l'érosion fluviale et l'érosion glaciaire suivent des voies parallèles. L'accent est mis dans cette étude sur l'efficacité des plus grandes glaciation, et la nécessité de proportionner l'érosion glaciaire à la vitesse des glaciers. La glace immobile, même sur de grandes épaisseurs, paraît peu ou pas disposée à laisser sur le relief une marque personnelle. La glace en mouvement — comme l'eau en mouvement — aménage des chenaux (les auges), à son calibre; des vallées suspendues. Ces traits s'expliquent sans difficulté, et le sont depuis un demi-siècle, par le volume ou si l'on veut, par l'encombrement, du courant en mouvement. Pour l'action de la vitesse (qui justifie aussi aisément les verrous et les ombilics), un certain nombre d'arguments, qui peuvent être regardés comme décisifs, ont été réunis par l'auteur. C'est le cœur de cette étude. Enfin, les cirques sorti1 présentes comme des formes marginales,. L'épaisseur de la glace étant faible, près de la crête origine des glaciers, un processus d'érosion superficielle distinct, depuis longtemps étudié, peut intervenir. Il tend à l'épanouissement de formes d'érosion glaciaire supérieures et souvent superficielles. Les formes d'érosion glaciaire sont inaptes à nous renseigner sur les épisodes des glaciations; à peine capables de nous fixer sur l'altitude du névé lors de la glaciation la plus étendue. Les renseignements d'ordre chronologique doivent être demandés aux moraines, qui nous documentent non seulement par leur forme, mais surtout par leur contenu.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1952_num_40_1_1967