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Titre Récentes déprises et reprises humaines sur les massifs anciens du Centre de la France [L'exemple du Livradois]
Auteur Lucien Gachon
Mir@bel Revue Revue de Géographie Alpine
Numéro vol. 40, no 2, 1952
Page 26 pages
Résumé Résumé. — Nous avons tenté de mettre au clair et à jour dans ce travail les données du problème de la modernisation humaine des massifs cristallins du centre de la France, notamment des massifs auvergnats. Pour cela, nous avons jugé indispensable, au risque de déborder les cadres de la géographie classique, d éclairer les points suivants : 1° La polyculture-élevage, rationnellement, intensivement pratiquée, exige maintenant plus de main-d'œuvre, beaucoup plus et non pas beaucoup moins ! que l'ancienne et extensive agriculture du seigle. 2° Les rapports de productivité du sol par unité de surface peuvent varier de 1 à 10. Il n'est pas de plus probante indication des abandons actuels d'une part, et d'autre part des possibilités de rénovation en vue d'une productivité végétale et animale plusieurs fois multipliée. 3° Pour une productivité intense et, rationnelle, les exploitations agricoles doivent, maintenant comme toujours, se calquer territorialement sur les unités physiques : dos de pays entre deux thalwegs ou chevet de combe. C'est dire que la dimension normale d'une ferme est d'une dizaine d'hectares, de deux dizaines d'hectares au plus. 4° Mais, dans l'actuelle conjoncture économique, politique et sociale, le travail paysan ne peut pas rendre autant, à l'heure, que le travail ouvrier. 5° Pourtant, cette conjoncture présente est appelée, vraisemblablement à se modifier, d'une manière ou d'une autre, à l'avantage du paysannat, du pur paysannat ou plutôt du paysannat, artisanal et ouvrier durant la longue morte-saison. Car, dès lors que les impératifs de l'interdépendance se trouvent ou se trouveront convenablement satisfaits, il ne se peut, pas que les impératifs de l'indépendance domestique du paysannat français ne le soient point à leur tour et cela, pour d'évidentes raisons psychologiques, civiques, morales, qui commandent la santé et la pérennité de la Nation. 6° En fin de compte, le problème est démographique. Quelle que soit demain la conjoncture mondiale, il ne se peut pas que, dans l'Occident européen, des territoires soient laissés peu productifs, faute d'hommes pour les mettre en œuvre, alors que les siècles passés, et même le moment actuel, fournissent les preuves de leurs capacités productives.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1952_num_40_2_1042