Titre | Essai sur la formation et l'évolution du lac d'Annecy. Jalonnement du glacier Beaufort-Roseland vers Annecy | |
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Auteur | Paul-C. Deleau | |
Revue | Revue de Géographie Alpine | |
Numéro | vol. 62, no 3, 1974 | |
Page | 13 pages | |
Résumé |
Résumé. — Le lac d'Annecy est d'origine glaciaire, mais sa situation, à la limite géographique et géologique entre le Jura et les chaînes subalpines, a été imposée par un accident tectonique. Au moment de la dernière Grande Glaciation, le glacier de l'Arve, repoussé vers le S. par le glacier du Rhône, envoyait sa branche orientale vers l'emplacement actuel d'Annecy; elle se heurtait à un autre glacier issu de la région de Beaufort-Roseland qui occupait la dépression tectonique du lac et poussait ses moraines à l'extrémité N.-O. du Semnoz. En effet, des blocs erratiques de leptinite, de brèches polygéniques, signalés par les auteurs en 1855, 1905 et 1910, à l'extrémité N.-O. du Semnoz, ne sont pas connus dans le bassin de l'Arve, mais dans la région de Beaufort-Roseland. Le glacier de Beaufort-Roseland était repoussé vers Albertville et Ugine par le glacier de l'Isère descendant de la Tarentaise. Nous avons non seulement retrouvé quelques-uns de ces blocs erratiques sur le Semnoz, mais surtout dans la vallée entre Faverges et Ugine sur des replats entaillés par le glacier vers les cotes 600-650, c'est-à-dire à 120 et 150 mètres au moins au-dessus du niveau actuel de la vallée. Ces blocs permettent de jalonner le trajet parcouru par le glacier de Beaufort-Roseland dans sa progression vers l'emplacement du lac. La dernière Grande Glaciation, Gl, a été suivie d'un premier stade de glaciation locale, glv qui a dû fortement contribuer au creusement de la dépression tectonique du futur lac. Des culots de glace ont subsisté suffisamment longtemps, comme pour le glacier de Beaufort-Roseland, pour empêcher le remplissage de la dépression par des alluvions de retrait. Enfin, un second et dernier stade glaciaire local, gl2, a marqué la fin de l'époque glaciaire dans cette région. Ces stades sont caractérisés par des moraines avec leur chenal marginal. Par l'examen des moraines puis des terrasses et la comparaison de l'altitude de ces dernières tout autour du lac et dans les dépressions qu'il a abandonnées au S., vers Faverges, et surtout au N. d'Annecy, nous avons pu, après la dernière Grande Glaciation, dater les émissaires successifs du lac. A l'époque interstadiaire, entre glt et gls, deux émissaires devaient fonctionner probablement simultanément, Fun vers le N. par la trouée de Sillingy, vers Frangy et la vallée du Rhône, Vautre vers le S., par Faverges, Ugine, Albertville, vers l'Isère. Tout à fait à la fin du dernier stade local gl, ou tout au début du postglaciaire, une capture fut réalisée par un affluent du Chéran suivant le tracé d'une ancienne vallée glaciaire obstruée par une moraine déposée au stade glv Les niveaux successifs des terrasses permettent de suivre l'évolution de cette capture qui se traduit actuellement par l'enfoncement de l'émissaire dans les « gorges du Fier » à Lovagny. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1974_num_62_3_1384 |