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Titre Autour de la pensée raciale et raciste en Italie (1850-1945)
Auteur Aurélien Aramini, Elena Bovo
Mir@bel Revue Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique
Numéro no 146, 2020 La fabrique européenne de la race (17e-20e siècles)
Rubrique / Thématique
DOSSIER
Page 79-100
Résumé L'importance de la pensée de la race en Italie a longtemps été sous-estimée. Cet article se propose de la réévaluer et d'analyser les différents moments de sa formulation. Le premier moment correspond à l'introduction du « mythe aryen » dans la Péninsule à partir du deuxième tiers du 19e siècle par les philologues italiens, le comparatisme indo-européen fournissant alors les ressources scientifiques d'une campagne anticléricale, synonyme de progrès sur le plan culturel et littéraire. Le second moment est celui de la naissance de l'anthropologie criminelle, dans le dernier tiers du 19e siècle. C'est à partir de certaines catégories conceptuelles forgées par le fondateur de cette discipline, Cesare Lombroso, que se développe en Italie une pensée raciale singulière. L'anthropologie criminelle, en effet, traduit en termes physiques, biologiques, psychologiques, la fracture sociale et économique présente entre le nord et le sud de l'Italie récemment unifiée. Le dernier moment se constitue en rupture par rapport à l'anthropologie criminelle. Récusant la fracturation raciale de l'Italie entre nord et sud, l'« antiracisme » fasciste ne fait en réalité que détourner le vecteur de la stigmatisation raciste de l'intérieur vers l'extérieur, c'est-à-dire du « méridional » au « juif » ou au « colonisé ».
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article identifies three key moments in the racial thought formulation in Italy from the mid-nineteenth century to the fascist double decade. The first moment corresponds to the introduction of the Aryan myth in the peninsula, when Indo-European philology provided the scientific grounds to buttress an anticlerical campaign, synonymous with cultural and literary progress. The second moment arrived with the birth of criminal anthropology in the last third of the nineteenth century. In the wake of Cesare Lombroso, a singular racial thought developed in Italy which reconceptualised the north-south social and economic divide of the recently unified Italy in physical, biological and psychological terms. The last moment constitutes a break with criminal anthropology. Fascism, which rejected the Italy's internal north-south racial fracture and redirected the vector of racist stigmatization from the inside out, namely from the "southern" to the "Jewish" or "colonized". 
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/chrhc/14628