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Titre Bilan humain de l'ouragan Irma à Saint-Martin : la rumeur post-catastrophe comme révélateur des disparités socio-territoriales
Auteur Annabelle Moatty, Delphine Grancher, Clément Virmoux, Julien Cavero
Mir@bel Revue Géocarrefour
Numéro volume 93, no 4, 2019 Spatialiser les rumeurs environnementales
Rubrique / Thématique
Articles
Résumé Le passage de l'ouragan Irma le 6 septembre 2017 dans les Antilles françaises, sur les Îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy a été le théâtre de plusieurs rumeurs. Nous nous intéressons ici à la rumeur sur le nombre de morts. A Saint-Martin, le bilan humain est de 11 morts et 2 disparus dont certains étaient sur des bateaux. Du point de vue des sinistrés, face à l'ampleur du phénomène, au traumatisme causé par cette crise, à la présence de personnes en situation irrégulière, de sans domicile fixe et marginaux, de zones d'habitat très précaire et dans un contexte de méfiance du grand public envers les autorités, le nombre de victimes parait faible, en décalage avec la catastrophe vécue et perçue. Parmi les facteurs permettant de limiter le bilan humain, on peut évoquer la préparation des populations, la solidarité spontanée, la politique de prévention, le niveau de développement du territoire ainsi que la cinétique de l'ouragan. Dès le lendemain de la catastrophe, la rumeur d'un bilan compris entre 100 et plus de 1 000 morts fut démentie par de nombreuses investigations ainsi que par des communiqués officiels. Plus d'un an après elle persiste malgré tout, entrainant des conséquences socio-politiques qui influencent la reconstruction post-catastrophe en dégradant le climat social local. Fondé sur une enquête de terrain à Saint-Martin, ce travail propose d'identifier les origines et d'analyser les conséquences de cette rumeur qui révèle les structures socio-territoriales saint-martinoises, et questionne les modalités de la communication en période post-crise.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Hurricane Irma on September 6th, 2017 affected the French West Indies. The islands of Saint-Martin and Saint-Bartolomeo have been the scene of several rumours. We are interested here in the rumour about the number of deaths. In Saint-Martin, the human toll was 11 dead and 2 missing, part of which was on boats. From the point of view of the victims, in the face of the scale of the phenomenon, the trauma caused by this crisis, the presence of people in an irregular situation, homeless and marginal, very precarious housing areas, and in a context of distrust of the general public towards the authorities, the number of victims seems low, out of step with the disaster experienced and perceived. Among the explanatory factors that make it possible to limit the human toll, we can invoke the preparation of the populations, the spontaneous solidarity, the policy of prevention, the level of development of the territory as well as the kinetics of the hurricane. In the aftermath of the disaster, the rumour of a toll between 100 and more than 1,000 deaths was belied by numerous investigations as well as by official communiqués. Yet more than one year later it persists, leading to socio-political consequences that influence the post-disaster reconstruction by degrading the local social climate. Based on a field survey in Saint-Martin, this work aims to identify the origins and analyze the consequences of this rumour which reveals the socio-territorial structures of Saint-Martin, and questions the forms of communication used during the post-crisis period.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/geocarrefour/12918