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Titre Alliés, voisins et ennemis du roi d'Espagne : La puissante faiblesse de la Monarchie hispanique (1580-1620)
Auteur José Javier Ruiz Ibáñez, Gaetano Sabatini, Marie Kervyn, Émilie Ordinaire
Mir@bel Revue Annales. Histoire, Sciences Sociales
Numéro vol. 75, no 1, janvier-mars 2020 La mort en Grèce ancienne - Monarchie hispanique - Identités, Identifications
Rubrique / Thématique
Monarchie hispanique
Page 39-72
Résumé À la fin du XVIe siècle, le roi d'Espagne et sa monarchie occupent aux yeux de l'Europe une position de prééminence. Non seulement de petits États, mais de nombreux mouvements insurrectionnels réclament son aide militaire et financière pour combattre leurs ennemis locaux et éviter d'être absorbés par leurs voisins. La Monarchie hispanique accroît alors sa capacité d'intervention en dehors de ses frontières, avec la possibilité d'incorporer de nouveaux territoires, tant en Europe qu'en Asie ou en Afrique ; à tout le moins, le pouvoir ibérique s'invite dans la politique intérieure de ces États, devenant un acteur supplémentaire de la scène politique locale. Cette sensation d'hégémonie est telle qu'elle nourrit en retour un puissant rejet : à de nombreux points du globe, jouer sur ce sentiment anti-espagnol devient un élément clef pour délégitimer des rivaux politiques et étayer les prétentions des vainqueurs dans les conflits civils de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle. Il faut dire que, dans une certaine mesure, l'hégémonie espagnole relevait d'un mirage : elle ne correspondait pas aux forces réelles du roi d'Espagne, mais plutôt à une image surévaluée du pouvoir de celui-ci, véhiculée par ceux qui placèrent en lui leurs espoirs ou leurs craintes. Analyser cette discordance entre représentation et réalité nous permet de comprendre, d'une part, comment la prédominance politique se fonde, pour partie, sur un imaginaire et des intérêts partagés, et, d'autre part, que son succès et son échec dépendent largement des illusions, des frustrations et des attentes divergentes qu'elle suscitait.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais By the end of the sixteenth century, there was an increasing perception in Europe that the king of Spain and his monarchy were in a position of hegemony. Many small states, as well as multiple insurrectional movements, requested his military and financial help to combat their enemies and avoid being absorbed by their neighbors. In this way, the Monarchy's capacity for political intervention beyond its borders increased, as did its potential to incorporate new territories in Europe, Asia, and Africa—at the very least, the Iberian power became an active force in the domestic affairs of these states and an additional factor in the local political scene. On the other hand, this impression of Spain's hegemony could also feed into a powerful rejection: across the globe, anti-Spanish feeling was used to discredit political rivals and bolster the claims of victors in the civil conflicts of the late sixteenth and early seventeenth centuries. Yet Spain's hegemony was to some extent an illusion: it did not depend on the military forces that the king could mobilize, but rather on an overly powerful image constructed by those who projected their own hopes and fears onto him. An analysis of this discrepancy between representation and reality allows us to understand two important points: that political domination results at least in part from representations and common interest; and that its rise and fall are strongly conditioned by the illusions, frustrations, and divergent expectations it generates.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_751_0039 (accès réservé)