Titre | Ritualiser les passages pour accompagner notre part vulnérable à l'épreuve de l'hypermodernité ? | |
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Auteur | Françoise Hatchuel | |
Revue | Carrefours de l'éducation | |
Numéro | no 50, décembre 2020 Adolescence terminée, adolescence interminable ? | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Page | 49-62 | |
Résumé |
L'article s'efforcera de montrer en quoi, dans
nos sociétés hypermodernes, les rituels
peuvent constituer des modalités d'accompagnement des différents passages que vivent les
sujets humains en général et les adolescent·e·s.
en particulier et des angoisses archaïques que
ces passages sont susceptibles de réactiver,
angoisses qui constituent la « part vulnérable »
de chacun·e de nous.
Nous définirons cette « part vulnérable » de
chacun·e comme le sentiment que nous avons
de ne pas toujours être porté·e·s (au sens de
Winnicott) comme nous en aurions besoin, en
considérant que la façon que nous avons de l'accueillir se construit dans les premiers liens du
nourrisson aux adultes qui prennent soin de lui,
et qu'elle est ensuite remise à l'épreuve lors des
moments de transition et de passage, et notamment de passage à l'âge adulte. Étudier la façon
dont les sociétés dites « traditionnelles » ritualisent ces passages nous aide à comprendre la
façon dont nous pourrions le faire aujourd'hui.
Pour cela, nous partirons d'un constat : la façon
dont l'hypermodernité, notamment par ses
effets de désaffiliation et d'autoréification met
à l'épreuve cette vulnérabilité, et la nécessité
pour chacun·e d'apprendre à mieux accueillir sa propre part de vulnérabilité pour mieux
accompagner celle d'autrui. Nous travaillerons
pour cela à partir de la dynamique d'un entretien « raté » avec un adolescent et de différentes vignettes issues à la fois de la littérature
et de récits ou de vécus d'étudiant·e·s du parcours de master dont l'auteure est responsable.
Éclairés par une double lecture théorique, à l'articulation de l'anthropologie et de l'approche clinique d'orientation psychanalytique, ce matériel
permettra de montrer la pertinence et l'importance de la phase de marge pour accompagner
chacun·e dans l'effectuation du passage, au carrefour de l'individuel et du collectif : obligation
collective de l'effectuer, possibilité individuelle
de le faire à sa façon et donc de se sentir accueilli·e dans le nouveau groupe. Cette théorisation
peut alors nous aider à penser les changements
de statuts professionnels et les attaques institutionnelles et, par conséquent, la vulnérabilisation provoquée par l'hypermodernité. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This paper will concentrate on showing how
in our hypermodern societies rituals can establish modalities to accompany the different
transitions lived by human subjects in general
and adolescents in particular, and the different
archaic anxieties these transitions can reactivate, anxieties which constitute the “vulnerable part” of each of us.
We will define this “vulnerable part” as the
feeling that we have of not always being supported (in Winnicott's sense) as we might
need to be, taking into account that the way
in which we welcome support is constructed
through the first links between the new-born
and the adults caring for him/her, and that it
is tested again during moments of transition
and passage, particular in the passage to adulthood. Studying the ways in which so called
traditional societies ritualise such passages
can help us understand how we might do this
today.
We will start with an observation: the way in
which hypermodernity, amongst other things
through its disaffiliation and auto reification
effects, constantly puts this vulnerability under
stress, and the need for each of us to better
welcome our vulnerability in order to support
others in their vulnerability. We will work form
the dynamic of a “failed” interview with a teenager and different case studies form literature
or the real-life stories of students in the master's program the author is responsible for.
Using a double theoretical approach, at the
juncture between anthropology and clinical approaches based in psychoanalysis, this
corpus will enable us to show the pertinence
and the importance of a phase of marginality to accompany each and every one in effecting his or her passage, at the cross-roads
between individual and collective: there is a
collective obligation to effect it, but also an
individual possibility of doing so in one's own
way and therefore of feeling admitted into
the new group. This theorisation can help us
think about changes in professional status and
about institutional attacks and therefore about
the vulnerabilisation brought about by hypermodernity. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CDLE_050_0049 (accès réservé) |