Titre | Esquisse d'une histoire de la démocratisation de l'enseignement en Europe de 1918 à nos jours | |
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Auteur | Bruno Garnier | |
Revue | Carrefours de l'éducation | |
Numéro | no 50, décembre 2020 Adolescence terminée, adolescence interminable ? | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Page | 181-200 | |
Résumé |
À travers quelques questions telles que la généralisation de scolarisations socialement
indifférenciées, l'allongement de la scolarité
obligatoire, le développement de la mixité
scolaire, l'articulation entre secteur public et
secteur privé et la gestion pédagogique de la
diversité.
Les lendemains de la guerre de 1914-1918 ont
favorisé l'émergence de l'école unique, c'est-à-dire l'idée de rendre commune à tous les
enfants une scolarité destinée à fonder l'unité
nationale et à permettre l'accès universel aux
connaissances indispensables à la vie sociale.
Dans les premières années de l'après-guerre,
l'Allemagne et la France font figure de postes
avancés pour la réforme de l'école unique,
mais c'est en Union Soviétique que la réforme
de l'école unique fut engagée avec la plus
grande vigueur, et elle devint, entre les deux
guerres, un modèle pour un large courant réformateur en Europe occidentale. Par ailleurs,
la question de l'école unique déborda peu
à peu le cadre de la réforme institutionnelle
pour poser la question pédagogique : si l'école
unique était instituée, quelle sorte de méthode
pédagogique devrait-elle employer ?
Les systèmes éducatifs dans l'Europe de
l'après-Seconde guerre mondiale connurent
plusieurs changements structurels avec l'institution d'établissements scolaires du secondaire
dépourvus de filières internes et de recrutement socialement déterminé de leur population scolaire.
Mais aujourd'hui, quel que soit le modèle de
système éducatif que l'on examine, des problèmes récurrents remettent en question les
fondements d'une école unique pour tous.
Comment gérer la diversité des élèves dans
des pays marqués par les inégalités entre territoires ? Comment l'école peut-elle affronter les
multiples différences entre les enfants ? Comment l'école peut-elle demeurer fondatrice du
« vivre ensemble », dans les pays où elle reproduit massivement les inégalités sociales ?
Cette esquisse a finalement l'ambition d'avoir
contribué à montrer que l'histoire de la démocratisation de l'enseignement, en tant
que projet et en tant que réalisation toujours
inachevée, est bien constituée au xxe siècle à
l'échelle européenne, mais elle reste largement
à écrire. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This through such issues as the generalisation
of socially undifferentiated educations, the
lengthening of compulsory schooling, the development of co-education, the relationship
between private and public and the pedagogical management of diversity.
The aftermath of World War I promoted the development of comprehensive schooling, that is
the idea of offering all children an education
capable of promoting national unity and the
different types of knowledge necessary for an
active social life. In the first years after the war,
Germany and France were at the frontline of
school reform in the direction of comprehensiveness, but it is in the Soviet Union that such
reforms took on their most vigorous forms and
became a model for progressive movements
in education in Western Europe. Furthermore,
the issue of comprehensiveness spread from
institutional reform to pedagogical reflexion:
if comprehensive schools were instituted, what
kind of pedagogical methods should they use?
The educational systems of post-World War II
Europe went through several structural changes,
with the establishment of secondary schools
imposing no internal streaming and whose pupil recruitment was socially undifferentiated.
But today, whatever educational model is studied, recurring problems put into question
the idea of a comprehensive system. How can
the difference between pupils be managed in
countries characterised by regional inequalities? How can schools deal with the multiple
types of differences between children? How
can school continue to be seen as instituting
“community” in countries where it massively
contributes to reproducing social inequalities?
This outline aims at having contributed to
showing that the history of the democratisation of education, as a project and as a work-in-progress, has indeed been established in 20th
century Europe, but is in the main unfinished. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CDLE_050_0181 (accès réservé) |