Titre | La fabrique de la coutume au Maroc : le droit des femmes aux terres collectives | |
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Auteur | Yasmine Berriane, Karen Rignall | |
Revue | Cahiers du genre | |
Numéro | no 62, 2017 Femmes et droits de propriété | |
Page | 97-118 | |
Résumé |
Cet article situe les débats actuels autour de l'accès genré aux terres collectives au Maroc par rapport à une discussion plus large sur l'héritage colonial et la fabrique du droit coutumier. La construction coloniale de la ‘collectivité ethnique' et l'institutionnalisation du ‘droit coutumier' ont préservé la coutume comme catégorie juridique mais elles ont rigidifié son application en l'inscrivant dans le cadre plus général du droit positif. La manière dont le droit coutumier et le droit positif se constituent mutuellement a produit un système d'exclusion structurelle des femmes des terres collectives cautionné par l'État. Aujourd'hui, ce système d'exclusion est remis en question par différents acteurs. Ces derniers contribuent à redonner vie aux catégories coloniales en mobilisant la ‘coutume' à de nouvelles fins et en reproduisant la distinction entre des régimes coutumiers qui oppriment les femmes et un droit positif qui promeut l'égalité. Dans ce contexte, le poids de l'héritage colonial est souvent simplifié, voire même oublié. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article locates current debates concerning the gendered access to collective land in Morocco within the context of a wider discussion about colonial legacy and the construction of customary law. The colonial construction of the ‘ethnic community' and the institutionalisation of ‘customary law' have preserved custom as a legal category, but they have rigidified its application by integrating it to the framework of positive law. The way in which customary law and positive law mutually shape each other has produced a state-sanctioned system of structural exclusion of women from collective land. Today, various actors are challenging this system of exclusion. To do so they bring back to life colonial legal categories by using ‘custom' to new ends and by reproducing the distinction between customary regimes that oppress women and a positive law that promotes equality. In this context, the importance of the colonial legacy is often simplified, or even at times forgotten. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CDGE_062_0097 |