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Titre Devenir une « ville rouge » en banlieue parisienne et le rester
Auteur Emmanuel Bellanger
Mir@bel Revue Le Mouvement social
Numéro no 272, juillet-septembre 2020
Page 81-108
Résumé Le Parti communiste est encore aujourd'hui associé à l'imaginaire subversif de la banlieue rouge, d'essence populaire et révolutionnaire. Cet imaginaire prend racine dans les années qui suivent la fondation de la Section française de l'Internationale communiste (SFIC). Il a pour épicentre la banlieue parisienne, foyer de l'industrialisation, de la centralité ouvrière et de l'expérimentation de la radicalité politique. Dès 1920, la banlieue rouge devient le lieu de la mise à l'épreuve de l'engagement militant, source de reconnaissance et de légitimation. Pour ses adversaires, ces territoires emblématiques de l'implantation communiste sont au contraire des zones de désolation et de séparatisme politiques. Emblème d'une contre-société portée par une « culture de bastion » où l'on rejette « l'illusion réformiste » et le « crétinisme municipal », la ville rouge est pourtant dès sa fondation un espace de confrontation et d'accommodement avec le réel. Pour mieux saisir cette tension inhérente à l'exercice des responsabilités et du pouvoir local, cet article met en perspective une matrice du communisme en France : sa matrice municipale, jamais théorisée ni totalement assumée, qui permet, en 2020, à ce parti de se prévaloir d'une assise très fragmentée et exsangue mais toujours active dans certaines villes de la banlieue parisienne.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The French Communist Party is even today connected to the subversive imaginary of an essentially working-class and revolutionary ‘red banlieue'. This imaginary took root in the years following the creation of the French Section of the Communist International (SFIC). Its epicentre was the Paris banlieue, the home of industrialisation, the working class and radical political experiments. Beginning in 1920, the red banlieue became the place where militant engagement was tested, recognised and legitimised. However, for the adversaries of communism, these emblematic areas of communist activity were viewed as desolate areas of political separatism. The emblem of a counter-society underpinned by a ‘bastion culture' that rejected ‘the reformist illusion' and ‘municipal cretinism', the red town was nevertheless, from its origins, a space for confronting and adjusting to reality. To better grasp this tension inherent to holding responsibility and exercising local power, this paper focuses on one matrix of French communism : its municipal matrix, which has never been theorised or totally accepted, but which allows the French Communist Party, even in 2020, to claim a support system that is highly fragmented, battered but still active in certain Paris suburbs.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LMS_272_0081