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Titre Défaillances d'entreprises et destructions d'emplois : Une estimation de la relation sur données macro-sectorielles
Auteur Éric Heyer
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 168, octobre 2020 Perspectives économiques 2020-2021
Rubrique / Thématique
Études spéciales
Page 163-177
Résumé Dans cet article, nous proposons une estimation de l'élasticité de l'emploi aux défaillances d'entreprises en enrichissant les équations traditionnelles de demande de travail des créations et des faillites d'entreprises. Il ressort de ce travail que, après contrôle de l'effet direct de la crise macroéconomique sur l'emploi, les défaillances d'entreprises ont une incidence significative sur les destructions d'emplois : lorsque l'on contraint l'élasticité de l'emploi aux défaillances d'entreprises à être identique dans toutes les branches, celle-ci sort significativement, avec le signe attendu et s'élève à -0,3. Ce résultat corrobore le constat avancé par Banerjee et al. (2020b) selon lequel le marché du travail serait davantage impacté lorsque la crise s'accompagne de faillites d'entreprises d'une ampleur similaire.Par ailleurs, cet effet est différent selon la branche à laquelle appartient l'entreprise. Ainsi, lorsqu'on laisse libre l'estimation sectorielle de cette élasticité, une forte hétérogénéité apparaît variant de -0,8 pour le secteur des Services aux entreprises à un effet non significatif pour celui des Services financiers.Or, comme le souligne un grand nombre d'études, cette crise sanitaire impacte de façon hétérogène les différents secteurs de l'économie et, par conséquent, la concentration des faillites dans les secteurs les plus touchés pourrait laisser des séquelles importantes sur le marché du travail.Partant des résultats sectoriels sur données françaises du surcroît de faillites d'entreprises consécutives à la crise sanitaire proposés par Guérini et al. (2020) et par Sampognaro (2020), nous proposons une évaluation des destructions d'emplois dues à ces défaillances d'entreprises. D'après nos estimations, les destructions d'emplois salariés dues à des défaillances d'entreprises liées à la crise de la Covid-19 s'élèveraient à environ 175 000 en 2021 dont près de 40 % pour le seul secteur des Services aux entreprises.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In this article, we propose an estimate of the elasticity of employment to business failures by enriching the traditional labour demand equations with business start-ups and business failures. It emerges from this work that, after controlling for the direct effect of the macroeconomic crisis on employment, business failures have a significant impact on job destruction: when the elasticity of employment to business failures is constrained to be identical in all branches, this turns out to be significant, with the sign expected and amounting to -0.3. This result corroborates the observation made by Banerjee et al. (2020b) according to which the labour market would be more affected when the crisis is accompanied by business failures of a similar magnitude.Moreover, this effect is different depending on which branch the company belongs to. Thus, when the sectoral estimate of this elasticity is left free, a strong heterogeneity appears, varying from -0.8 for the business services sector to an insignificant effect for the financial services sector.However, as is underlined by a large number of studies, this health crisis is having a heterogeneous impact on the different sectors of the economy and, consequently, the concentration of bankruptcies in the sectors hit hardest could have significant consequences on the job market.Using the sectoral results based on French data on the increase in business failures following the health crisis proposed by Guérini et al. (2020) and by Sampognaro (2020), we propose an assessment of job losses due to these business failures. According to our estimates, some 175,000 salaried jobs were destroyed due to business failures linked to the Covid-19 crisis in 2021, nearly 40% of which were in the business services sector alone.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_168_0163