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Titre L'apologie du catholicisme dans les romans de Michel Houellebecq : entre rétro-fiction conservatrice et progressisme dystopique
Auteur Yann Raison du Cleuziou
Mir@bel Revue Quaderni
Numéro no 102, hiver 2020-2021 Politique(s) des dystopies
Rubrique / Thématique
Politique
Page 133-156
Résumé Bien qu'il ne soit pas catholique, Michel Houellebecq a fait l'apologie des positions éthiques du pape Jean-Paul II. Cet article analyse le sens de l'usage du catholicisme dans ses premiers romans. Le recours à l'ordre social chrétien sert à instruire par comparaison le procès de l'ordre social engendré par le libéralisme, ainsi qu'à décrire les fonctions d'intégration sociale que l'ordre futur devrait restaurer. L'avenir devra être religieux, comme le passé, et refermer la parenthèse du libéralisme. Mais c'est la science seule qui peut désormais assumer cette mission. Et cette transition du magistère des prêtres à celui des scientifiques n'est pas qu'un transfert d'autorité, c'est une redéfinition de l'humanité. L'Homo sapiens doit laisser place à un héritier scientifiquement « augmenté ». Dans les romans de Houellebecq, cette tension entre un passé définitivement révolu et un avenir indésirable est un ressort fondamental d'expression de la dimension tragique de l'existence des occidentaux à la fin du XXe siècle.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Although he is not a Catholic, Michel Houellebecq has defended the ethical positions of Pope John Paul II. This article analyzes the meaning of the use of Catholicism in his early novels. The recourse to the Christian social order serves to instruct by comparison the process of the social order generated by liberalism, as well as to describe the functions of social integration that the future order should restore. The future must be religious, like the past, and close the parenthesis of liberalism. But it is science alone that can now take on this mission. And this transition from the magisterium of priests to that of scientists is not just a transfer of authority, it is a redefinition of humanity. Homo sapiens must give way to a scientifically “augmented” heir. In Houellebecq's novels, this tension between a past that is definitely gone and an undesirable future is a fundamental springboard for expressing the tragic dimension of the existence of Westerners at the end of the 20th century.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=QUAD_102_0133