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Titre „Berlin Transit“ – Wie "Halb-Asien" dem ‚Westen‘ begegnete
Auteur Astrid Starck-Adler
Mir@bel Revue Germanica
Numéro no 67, 2020/2 Entre deux mondes - Marges, passage et modernité dans la culture yiddish au XXe siècle
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 183-192
Résumé Au tournant du xxe siècle, les immigrants affluent dans les capitales et les métropoles européennes, aboutissement d'un rêve pour certains ou destinations simplement envisagées comme étapes de transit par d'autres. C'est ainsi que pour l'immigration juive yiddishophone de l'Est, en route pour « l'Eldorado » américain (Goldene Medine), Berlin fut un lieu de transit où la « Semi-Asie » (les confins orientaux de l'Autriche-Hongrie selon l'expression de Karl Emil Franzos) se heurta à l'Occident « civilisé ». La topographie en fut modifiée et de nouveaux espaces éphémères et transitoires – les hétérotopies – virent le jour. Une littérature yiddish diversifiée consacrée à ce phénomène se constitue. Elle tente momentanément de stopper ce flux, de mettre l'accent sur les points de contact entre l'Est et l'Ouest, de saisir les identités fluctuantes, d'illustrer le va-et-vient à l'aide des avancées de la technique – les trains et les gares –, qui favorisent ce mouvement en direction de l'Ouest. À la base de la prise de conscience et du caractère toujours moderne du processus migratoire, il y a l'essai de Joseph Roth, Juifs en errance (1927), qui, superbement écrit, émane d'un auteur réunissant en lui, en un facteur d'hybridité dynamique, les deux éléments antinomiques qu'étaient l'Est et l'Ouest.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais At the turn of the 20th century, emigrants streamed into the capitals and metropolises of Europe, which they considered and experienced to be either the object of their dreams – or way stations. Thus, for Yiddish-speaking Jews from the East on their way to the Goldene Medine (the Golden Land: America), Berlin was a transitional place where « Half Asia » (the Eastern part of the Austrian-Hungarian Empire as referred to by Karl Emil Franzos) met the « civilized » West The result was a changed topography and the creation of new, temporary, transitional spaces. A many-faceted Yiddish literature arises dealing with this phenomenon. It tries, for a while, to delay the tide, to focus attention on the points of contact between East and West, to detect changing identities and, finally, using technical achievement – trains and train stations –, to illustrate the back and forth underlying this westward movement. Point of departure for the perception and the perpetual modernity of the emigration process is Joseph Roth's essay The Wandering Jew (1927) – a masterly depiction by an author who in his own person integrated the antinomic elements East and West into a dynamic hybridity factor.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GERMA_067_0183