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Titre „Galizien grenzt an Berlin“ – Jiddische Übersetzungen deutschsprachiger Klassiker als ein Ausdruck selbstbewusster "Jiddischkeit"
Auteur Elke-Vera Kotowski
Mir@bel Revue Germanica
Numéro no 67, 2020/2 Entre deux mondes - Marges, passage et modernité dans la culture yiddish au XXe siècle
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 193-208
Résumé La citation « la Galicie aux portes de Berlin » est tirée de la pièce de théâtre Le Marchand de Berlin (1929) de Walter Mehring, dont l'arrière-fond est la crise inflationniste des années 1920. Le satiriste et observateur à l'œil acéré y dépeint le kaléidoscope qu'était Berlin au milieu des années 1920, creuset de mouvements politiques et culturels les plus variés. Faute d'être une destination rêvée et convoitée, Berlin était dans tous les cas un point de repère pour les nombreux immigrants en provenance de l'est de l'Europe. La capitale de la jeune République de Weimar jouait le rôle d'étape sur le chemin qui menait de l'oppression à la liberté, symbolisant ainsi, en tant que métaphore d'une culture et d'un état d'esprit, le passage de l'existence idéalisée au sein du shtetl à une yiddishkeyt assumée, éclairée, professée d'abord dans les métropoles est-européennes.Il n'a pas fallu attendre le début des années 1920, lorsque Berlin devint l'une des places centrales de l'édition en langue yiddish, pour que les ouvrages classiques mais aussi les bestsellers de la littérature allemande suscitent l'intérêt du monde de la publication. Si c'est dans leur version originale que ces textes, jusque-là, étaient lus à Varsovie, Vilnius, Kiev ou encore Moscou, ici et là, des auteurs d'expression yiddish s'investissaient dans la traduction du Nathan de Lessing, des Livre des chants de Heine, des Brigands de Schiller ou encore du Capital de Marx afin de faire circuler dans la population juive d'Europe orientale les idées, idéaux et idéologies qui sous-tendaient ces œuvres. Le présent article offre un panorama de ce qu'étaient le paysage de la traduction ainsi que l'édition de littérature de langue allemande dans l'espace yiddishophone avant que n'éclate la Deuxième Guerre mondiale.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The quote "Galicia borders on Berlin" is taken from the play "The Merchant of Berlin", which Walter Mehring wrote in 1929, with a view to the inflationary period in the mid-1920s. In it, the satirist and keen observer drew a kaleidoscope of the metropolis of Berlin as a reservoir of the most diverse cultural and political movements. In those years, Berlin was not a place of longing but a point of orientation for the many Jewish migrants from Eastern Europe. The capital of the young Weimar Republic served as a stopover on the way from oppression to freedom and, as a metaphor for a culture and attitude of mind, symbolized the transition from a transfigured shtetl existence to a self-confident, enlightened "Yiddishism" that had its origins in the Eastern European metropolises. Not only at the beginning of the 1920s, when Berlin was one of the most important publishing locations for Yiddish language journalism, German language classics and bestsellers became the focus of Yiddish journalism. While these had previously been read in the original in Warsaw, Vilnius, Kiev, Moscow, or Odessa, Yiddish writers here and there set about translating Lessing's Nathan the Wise (Nathan der Weise), Heine's Book of Songs (Lieder), Schiller's The Robbers (Die Räuber), but also Marx's Capital (Das Kapital) and spreading their ideas, ideals, and ideologies within Eastern European Jewry. This article provides an insight into the Yiddish translations of German-language literature up to the beginning of the Second World War.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GERMA_067_0193