Titre | La matière et les signes : les ouvriers face au savoir | |
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Auteur | Jean Saglio | |
Revue | Sociologie du travail | |
Numéro | vol. 14, no 4, octobre-décembre 1972 | |
Page | 18 pages | |
Résumé |
Dans l'entreprise industrielle, la science et la technique sont la plupart du temps l'apanage des responsables et des hiérarchiques. Les ouvriers, de leur côté, sont bien souvent considérés comme des exécutants purs, compétents parfois, mais dont les capacités intellectuelles ne sont utilisées que comme au service d'une force physique. La question que l'on se pose alors est de savoir comment jouent ces privilèges du savoir et de la culture, comment ils sont perçus. En effet, la science et la technique sont devenues en elles-mêmes des forces productives pratiquement directement insérées dans le processus de production, lequel processus ne se limite plus à l'utilisation de la force physique de certains, mais comprend comme force productive le savoir (science et technique) d'autres travailleurs. Entre ces deux catégories de travailleurs, jouent à la fois les nécessités d'une collaboration à la production et le passé dune exclusive et de privilèges contradictoires.
Une observation participante de cinq mois comme ouvrier dans un centre de recherche de l'industrie chimique situait l'observateur au lieu même où ce problème peut apparaître le plus clairement. Le produit fabriqué par le centre de recherche est en effet essentiellement ce que nous appellerons un savoir, c'est-à-dire à la fois une théorie chimique produisant des concepts opératoires et une expérimentation pratique des installations. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/sotra_0038-0296_1972_num_14_4_1751 |