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Titre Une analyse institutionnelle du service social
Auteur René Barbier
Mir@bel Revue Sociologie du travail
Numéro vol. 15, no 1, janvier-mars 1975
Page 29 pages
Résumé Dans la ligne des recherches sur l'institution psychiatrique, l'analyse de la relation d'aide sociale, base de l'activité professionnelle de l'assistante sociale, s'éclaire d'un jour nouveau. La relation de service intervient, dans la pratique, au sein d'institutions qui ne s'accordent pas toujours, dans leur finalité, avec la «règle du jeu» indispensable au bon fonctionnement de la relation de service idéale. Le dysfonctionnement qui en résulte donne naissance, chez les assistantes sociales, à un sentiment de «malaise» caractérisé par des manifestations d'opposition, des refus d'action, des adaptations secondaires spécifiques. L'écrasement du langage de l'intention (le schéma-type de la relation d'aide sociale) sous le langage de l'institution (d'ordre divers mais principalement contrôle social et gestion de la misère des classes populaires) réagit sur les deux participants à la relation. Le client, comme l'assistante sociale, acceptent l'auto-tromperie mutuelle, la «collusion», seul état leur permettant de s'adapter plus ou moins bien au langage de l'institution. Mais cette «collusion» impose aux assistantes sociales d'élaborer un discours de l'illusion qui contribue à voiler la pesanteur institutionnelle du service social, introduit un «grésillement» dans la relation d'aide sociale-type, et finit par faire office de «disjoncteur social» en coupant toute communication authentique entre le client et l'assistante.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/sotra_0038-0296_1973_num_15_1_1714