Titre | Contester la France : rumeurs, intervention et politique de vérité au Mali | |
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Auteur | Denis M. Tull, Chantal Duckers | |
Revue | Critique internationale | |
Numéro | no 90, janvier-mars 2021 Écrits d'avant prison. Pour la libération de Fariba Adelkhah | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Page | 151-171 | |
Résumé |
Cette étude porte sur les représentations locales de l'intervention française au Mali depuis
2013 via les rumeurs, théories du complot et autres informations non confirmées. L'objectif
n'est pas d'en vérifier la véracité, mais de sonder les raisons de leur crédibilité locale. Les
rumeurs expriment une contestation de l'intervention française et constituent une politique
de la vérité qui s'appuie dans une large mesure sur le registre historique pour inscrire la
situation actuelle dans les événements passés, notamment la période coloniale. La durée et
l'étendue de l'intervention rendent possible et légitiment une forme de gouvernement
internationalisé que de nombreux Maliens perçoivent comme une humiliation et une violation de la souveraineté nationale, qui les transforment en objets privés de pouvoir et de
capacité d'action. Cette critique s'étend aux élites politiques extraverties du Mali, blâmées
pour la crise elle-même, mais aussi pour avoir invité et permis un gouvernement internationalisé qui les a aidées à maintenir leur pouvoir politique. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article explores rumors, conspiracy theories and other unverified information to study
local representations of French intervention in Mali since 2013. The aim is not to verify the
veracity of rumors, but to probe why they are locally credible and what they reveal about
local perceptions of political order and authority. I argue that rumors are a contestation of
French-led intervention. They constitute a politics of truth which draws to a significant
extent on historical registers to inscribe the current situation in past events; that is, colonial
encounters. The permanence and depth of intervention makes possible and legitimates a
form of internationalized government that many Malians perceive as a humiliation and a
violation of national sovereignty, turning them into objects of intervention that are deprived
of power and agency. This critique, however, extends to Mali's extraverted political elites,
who are blamed for the crisis itself, but also for inviting and enabling internationalized
government, which has helped them to maintain their political power. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CRII_090_0154 (accès réservé) |