Contenu de l'article

Titre La dispersion de personnes exilées : ce que la spatialisation des CAO révèle des politiques migratoires et urbaines
Auteur Camille Gardesse
Mir@bel Revue Revue Européenne des Migrations Internationales
Numéro vol. 36, no 2, 2020 L'accueil hors des grandes villes
Rubrique / Thématique
Dossier thématique
Page 83-105
Résumé Cet article aborde les logiques de dispersion de personnes exilées au travers de l'ouverture de CAO (centres d'accueil et d'orientation) dans deux villes petite et moyenne rencontrant de fortes problématiques de vacance résidentielle. L'étude de la spatialisation de ces dispositifs, à l'échelle nationale mais aussi à l'intérieur de ces villes, permet de mettre au jour des dimensions structurelles des politiques publiques, urbaines et migratoires. Dans un contexte de politique migratoire centralisée donnant lieu à une répartition spatialisée et quantitativiste des personnes exilées, l'article montre que les collectivités et les interactions locales jouent tout de même un rôle important dans la possibilité de leur implantation. Si les acteurs institutionnels locaux développent des discours sur l'opportunité que peut représenter l'arrivée d'exilés pour leurs territoires, celle-ci doit néanmoins selon eux rester discrète, voire invisible dans l'espace urbain. L'article met au jour le caractère classiquement descendant de l'action publique pour ces dispositifs pourtant inédits : leurs localisations sont décidées à l'aune de catégories habituelles des politiques urbaines, autour de l'injonction à la « mixité » et de représentations ethnicisantes.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article deals with the logic of dispersion of exiled people through the opening of CAO (centres d'accueil et d'orientation) in two small and medium sized towns facing strong problems of residential vacancy. The study of the spatialization of these facilities, on a national scale but also within these cities, reveals the structural dimensions of urban and migration public policies. In a context of centralized migration policy giving rise to a spatialized and quantitativist distribution of exiled people, the article shows that local communities and local interactions still play an important role in the possibility of their opening up. While local institutional actors develop discourses on the opportunity that the arrival of exiles can represent for their territories, it must nevertheless remain discreet, even invisible in the urban space. The article reveals the traditionally top-down nature of public action for these unprecedented measures: their locations are decided according to the usual categories of urban policies, around the injunction to “mixity” and ethnicizing representations.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REMI_362_0083