Titre | Les innovations des banques centrales dans la crise de la Covid-19 | |
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Auteur | Michel Aglietta, Sabrina Khanniche | |
Revue | Revue d'économie financière | |
Numéro | no 139-140, 3ème-4ème trimestres 2020 L'économie, la finance et l'assurance après la Covid-19 | |
Rubrique / Thématique | 5. Politiques macroéconomiques |
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Page | 281-291 | |
Résumé |
Le capitalisme globalisé a subi deux crises systémiques en douze ans. Elles sont distinctes par leur déclenchement, mais étroitement liées par les vulnérabilités financières inhérentes à l'extension de l'endettement public et privé dans le déploiement du cycle financier. L'interaction de la dette et de la liquidité en est le pivot. On étudie la dynamique de la liquidité dans les deux crises systémiques ; ce qui met en évidence l'importance cruciale de la monnaie dans le momentum du cycle financier. Après en avoir rappelé la logique, nous comparons les enchaînements financiers qui ont conduit à l'assèchement de la liquidité dans les deux crises. Cette analyse met en évidence le rôle crucial des banques centrales. Nous montrons qu'elles ont largement dépassé le rôle limité et temporaire que la théorie utilitariste de la monnaie assigne au prêteur en dernier ressort. Parce que la monnaie est le lien social fondamental des économies de marché, la banque centrale est l'institution qui sauvegarde la souveraineté de la monnaie dans les crises. Nous montrons que les banques centrales ont innové pour prendre en charge entièrement les marchés de la liquidité et étendre le crédit au secteur privé non financier en coordination étroite avec les gouvernements. Ces innovations ont été considérablement amplifiées dans la crise pandémique. On peut en conclure, avec l'irruption des risques environnementaux, que les banques centrales vont être des acteurs essentiels de la transformation des marchés de capitaux impliquée par le développement durable. En conséquence, la politique macroprudentielle et la politique monétaire devront être étroitement liées. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Global capitalism has undergone two systemic crises in twelve years, the Great Financial Crisis (GFC) and the Covid-19 crisis. The trigger was different, but the expansion of private and public debt over the financial cycle has generated similar financial vulnerabilities through interactions between debt and liquidity.
We study the dynamic of liquidity in both systemic crises to display the crucial role of money in the momentum of the financial cycle. We compare the financial linkages that have led to the drying up of liquidity in both crises.
We show the crucial role of central banks that have overstepped the limited and temporary role assigned by the utility theory of money to the lender of last resort. Money is the basic social link of market economies and the central bank is the institution safeguarding monetary sovereignty in crises. Central banks have innovated to take care of the money markets entirely and to supply credit to the non-financial private sector in tight coordination with governments.
The irruption of environmental risks, exhibited in the pandemic crisis, allows concluding that central banks will be core actors in the transformation of capital markets required by sustainable development. Macroprudential and monetary policies should be implemented closely. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ECOFI_139_0281 |