Titre | London's uncertain comforts: Fuegian travelers and the indeterminate geography of climate and health | |
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Auteur | William M. Taylor | |
Revue | ABE Journal : European architecture beyond Europe | |
Numéro | no 18, 2021 Entanglements of Architecture and Comfort beyond the Temperate Zone | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Entanglements of Architecture and Comfort beyond the Temperate Zone - 2 |
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Résumé |
Le phénomène que John Crowley nomme « invention » du confort a été façonné par l'urbanisation européenne et les bouleversements démographiques qui l'ont accompagnée, avec le déplacement et la concentration d'une population toujours plus nombreuse dans les métropoles des régions tempérées telles que Londres, Paris et New York. Ces centres urbains renfermaient un savoir, une expertise technico-scientifique et des capitaux indispensables aux succès coloniaux et commerciaux à l'étranger, favorisant la connaissance d'autres régions climatiques et des populations qui y vivaient. Avec la venue (volontaire ou non) de représentants de ces populations dans les capitales européennes, l'intérêt qui se développe à l'époque pour la géographie et les exhibitions humaines peut être rétrospectivement rapproché de la topographie médicale, discipline qui a émergé dans les années 1820 à la croisée des notions de géographie, climat, races et maladies. La discipline s'appuyait sur les théories de Parménide et Aristote, selon lesquels le globe était divisible en zones climatiques distinctes déterminant les caractéristiques des êtres humains y demeurant. Elle s'accordait aussi avec l'anatomie comparative et le racisme scientifique, selon lesquels les extrêmes observés en matière de températures et de climat dans certaines régions expliquaient les « anomalies » physionomiques et sensorielles jugées présentes chez certains des individus qui en étaient issus et que l'on exhibait dans les rues, sur les scènes et dans les cercles intellectuels européens. Ces rencontres et les traces qui en subsistent témoignent du rôle de la mobilité mondiale dans le raisonnement géographique à l'œuvre dans ces discours et ceux des périodes suivantes. L'histoire de Yamana Jemmy Button, un homme de la Terre de Feu arrivé à Londres en 1830 et reparti un an plus tard dans sa région, au climat froid et venteux, permettra d'examiner l'invention du confort sous l'angle de sources historiques et théoriques diverses (récits de voyage, théorie médicale et climatique, histoire de l'environnement, théorie architecturale, etc.). L'article vise à élargir la thèse de John Crowley, en particulier quant à la contribution du spectacle et de la culture matérielle à la construction sociale du confort. Nous examinerons les écueils du déterminisme géographique mis en évidence par la science hygiénique et l'immunologie du XIXe siècle et par la somme croissante des données scientifiques se basant sur l'observation directe du climat. Ces développements ont permis d'établir des liens entre maladies, populations humaines, milieux urbains et constructions de manière nuancée et sensible aux variations environnementales. L'article conclut sur l'importance ici de l'histoire navale et le rôle particulier joué par des navires tels que le HMS Beagle qui transporta les Fuégiens en Angleterre avant de les ramener chez eux. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The phenomenon John Crowley calls the “invention” of comfort was shaped by European urbanization and demographic upheaval, namely the movements and crowding together of ever larger numbers of people into metropolitan centers in temperate regions such as London, Paris, and New York. From these centers, concentrations of scholarship, techno-scientific expertise, and capital supported colonial and commercial exploits abroad and fostered knowledge of other climatic regions and the indigenous peoples encountered there. Likewise, the notoriety of native arrivals in European capitals (voluntarily or not) reinforced geographical and exhibitionary impulses, inviting comparison today to medical topography, a discipline that emerged in the 1820s to link geography, climate, race, and disease onwards. The field was based on the theories of Parmenides and Aristotle, whereby the globe was divided into distinct climatic zones that determined the character of human beings found there. It was a doctrine supporting comparative anatomy and scientific racism, according to which regions of extreme temperature and weather were called to account for seemingly “abnormal” physiognomies and sensory faculties observed among some of the natives who were paraded around European streets, theatres and intellectual arena. The cumulative record of these encounters demonstrates the contributing role of global mobility to the geographical reasoning behind these and successive period discourses.The story of the indigenous Yamana Jemmy Button, his arrival in London from Tierra del Fuego in 1830 and his subsequent return to the cold, windswept region a year later, is recounted here to bring multiple sources of historical and theoretical elucidation (voyage narratives, medical and climate theory, environmental history, architectural theory, and others) to bear on the invention of comfort. The article aims to enlarge John Crowley's thesis, specifically what he sees to be the contribution of spectacle and material culture to comfort's social construction. It identifies caveats to the deterministic scope of geography that were posed by nineteenth-century hygienic science and immunology and by the accumulating store of observation-based studies of climate and weather. These developments connected disease to human populations, urban settings, and buildings in nuanced, environmentally-attuned ways. The article concludes by proposing the particular relevance of naval history and world-voyaging ships for these developments, including the roles played by vessels like the HMS Beagle which conveyed the Fuegians to England and back again. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/abe/8951 |