Titre | Des rebelles au travail. Faire front entre ouvrières dans la (post) révolution tunisienne | |
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Auteur | Sarah Barrières | |
Revue | Travail, genres et société | |
Numéro | no 45, 2021 Agricultrices | |
Rubrique / Thématique | Mutations |
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Page | 115-133 | |
Résumé |
Au cours de la révolution tunisienne, démarrée fin 2010, les rapports sociaux de sexe sont redéfinis par la participation massive des femmes aux protestations. Dans ce contexte, une lutte d'ouvrières, singulière tant par sa durée que par ses modes d'organisation et d'actions, se déroule de 2011 à 2014 dans une filiale d'une multinationale française. Pour faire face aux conditions de travail déplorables : humiliations, harcèlements sexuels, horaires extensifs, etc., les ouvrières s'organisent sous la bannière de la principale centrale syndicale du pays, l'Union générale tunisienne du travail. Quasi exclusivement féminin, le syndicat de base, en privilégiant un fonctionnement et des modes d'action inclusifs et peu hiérarchisés, libère la parole et permet de déplacer les lignes du genre. Centrée sur les deux leadeuses syndicales dotées de dispositions à l'engagement qui se réactualisent et se transforment au contact de l'événement, cet article montre aussi comment sont mobilisés des registres d'action divers du fait du rapport ambivalent de la lutte aux structures syndicales et de sa radicalisation face à une répression patronale de plus en plus dure. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
During the Tunisian revolution, which began at the end of 2010, social gender relationships were redefined by women's massive participation in the protests. In this context, a female workers' struggle, which has been unique both in terms of its duration and its methods of organization and actions, took place from 2011 to 2014 within a French multinational's subsidiary. To cope with the deplorable working conditions (humiliation, sexual harassment, long hours, etc.), the workers organized under the banner of the country's main trade union center, the ugtt. By favoring inclusive and little-hierarchized operations and modes of action, the almost exclusively female grassroots union allowed speaking more freely and helped shift the boundaries of gender. This article focuses on the two female union leaders, both with a propensity for activism which evolved and transformed as the event unfolded, and also shows how various registers of action were mobilized due to the ambivalent relationship between the struggle and the union structures, and to its radicalization in the face of increasingly harsh employer repression. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TGS_045_0115 |