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Titre Le non-recours aux établissements et services médico-sociaux du secteur handicap, témoin d'une inadéquation entre offre et demande
Auteur Sophie Bourgarel, Bénédicte Marabet, Isabelle Gérardin, Lucile Agénor, Marianne Schmitt
Mir@bel Revue Revue française des Affaires sociales
Numéro no 1, janvier-mars 2021 Le handicap, une caractéristique parmi d'autres : une approche croisée du handicap au cours de la vie
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Page 211-233
Résumé Pourquoi des personnes en situation de handicap, disposant d'une orientation vers un établissement ou un service spécialisé, ne sollicitent-elles pas leur admission ? Pour répondre à cette question et donner à voir des situations individuelles dans un contexte où l'offre apparaît comme insuffisante, mais aussi trop centrée sur les établissements, 103 entretiens dans quatre départements métropolitains ont été réalisés.Qui sont ces personnes en non-recours ? Elles apparaissent souvent concernées par un handicap moteur ou psychique. Moins de la moitié n'a jamais fréquenté d'établissements médico-sociaux (ESMS). Le non-recours est peu fréquent pour les enfants orientés vers un Service d'éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD) et, à l'inverse, il est plus souvent observé pour des adultes orientés en foyer de vie. La moitié des personnes interrogées n'a pas pris contact avec l'ESMS suggéré par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Toutefois, un tiers affirme qu'il fera appel à un ESMS, tôt ou tard.Des solutions alternatives à l'ESMS sont construites par les familles. Elles reposent le plus souvent sur un ou deux professionnels libéraux, essentiellement orthophoniste, kinésithérapeute et psychologue.La cause principale du non-recours semble être liée à l'inadéquation de l'offre existante par rapport aux besoins ou souhaits des familles ou bénéficiaires. La deuxième cause repérée est le refus des candidatures par les ESMS sollicités. Le troisième motif de non-recours relève d'une stratégie de sécurisation de parcours. Une partie des non-recours est liée à une décision d'orientation unilatérale des commissions des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH).Les souhaits exprimés tout au long des interviews montrent l'intérêt des personnes pour une vie « chez soi », et plaident pour mieux organiser un étayage au domicile, sur un mode différent des services médico-sociaux actuels.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Why do people with disabilities who have been referred to a specialized institution or service not apply for admission ? We held 103 interviews in 4 départments in mainland France to shed light on individual situations and answer this question, in a context where the supply appears to be not only insufficient, but also too focused on specialized institutions.Who are these individuals not taking up the offer ? They often appear to have a physical disability or a mental illness. Less than half of them have never been to a sociomedical institution (ESMS) for disabled people. Non-take-up is uncommon in children referred to specialized home care services and, conversely, it is more often observed in adults referred to a residential facility for adults with light disability. Half of our respondents did not contact the ESMS to which they were`np pagenum="213"/b referred by their local public support institution (MDPH). However, a third said that they would eventually use an ESMS, sooner or later.Respondents' families had set up alternative solutions to ESMSs. They usually relied on one or two independent professionals, mainly speech therapists, physiotherapists and psychologists.The main cause of non-take-up seems to be the mismatch between the existing offer and the needs or wishes of beneficiaries or their families. The second cause we identified is ESMSs rejecting applications. The third reason pertains to strategies respondents set up to secure their trajectory. Part of non-take-up is due to a unilateral decision by the Commission on disabled people's rights and autonomy (CDAPH).The wishes expressed throughout the interviews show respondents' interest in living “at home”, and make the case for a better organization of at-home support, with a different approach from that of current sociomedical services.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFAS_211_0211 (accès réservé)