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Titre Le raptus saisi par le droit. Enseigner un crime dans les écoles de rhétorique à Rome (Ier-IIe siècle)
Auteur Néphélé Papakonstantinou
Mir@bel Revue Clio : Histoires, femmes et société
Numéro no 52, 2020/2 Abuser / Forcer / Violer
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 21-41
Résumé La criminalisation des violences sexuelles faites aux femmes est le résultat d'une longue évolution dans le monde romain : si la pénalisation des rapports sexuels illicites s'opère à partir du Ier siècle av. notre ère à la suite de la promulgation de la loi Iulia de adulteriis, un édit de Constantin datant probablement de 326 réprime pour la première fois le raptus comme crime distinct. Le principal écueil que pose cette évolution législative est d'ordre sémantique, la notion de viol n'étant pas juridiquement définie. Durant les premiers siècles de l'Empire, ce problème se reflète non seulement dans le discours du droit, mais aussi dans le méta-discours que les écoles de rhétorique tiennent. La présente étude met en relation les deux discours pour examiner des éléments-clés de la logique éducative à partir de laquelle les Romains analysaient les catégories relatives à ce que nous entendons aujourd'hui par “viol”. Elle permettra de constater que la société romaine du Haut Empire avait une forte conscience du phénomène dans ses aspects les plus problématiques, et peut-être même des réponses aux défis forgés par le droit à son égard.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The criminalization of sexual violence against women was the result of an ongoing evolution in the Roman world: while illicit sexual intercourse had been penalized by law from the first century BCE following the lex Iulia de adulteriis, an edict of Constantine, probably dating from 326, punished raptus (obtaining marriage by abduction) as a distinct crime. The main pitfall of this legislative evolution was a semantic one, since the notion of rape was not legally defined. During the first three centuries of the Empire, the problem was reflected not only in legal discourse but also in the discourse on law used in schools of rhetoric. This study brings the two together, in order to examine key elements of the educational logic by which the Romans analyzed the categories relating to what we would today consider as “rape”. It argues that the society of the High Roman Empire had developed a strong awareness of the most contentious aspects of the phenomenon, and perhaps even a response to the legal challenges that it raised.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CLIO1_052_0021