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Titre « Dois-je écrire sur moi ? » la part du personnel dans les journaux intimes soviétiques (Leningrad, 1941-1944)
Auteur Sarah Gruszka
Mir@bel Revue Revue des Etudes Slaves
Numéro Vol. 92, no 1, 2021 Ego-documents en Russie du Moyen Âge à nos jours
Rubrique / Thématique
L'individu face aux mutations politiques et culturelles sous l'Empire russe
Page 97-106
Résumé Cette étude s'inscrit dans la lignée des travaux sur la subjectivité soviétique, et plus particulièrement sur la réception de l'idéologie par les Soviétiques et son impact sur les représentations personnelles. L'examen à la loupe de l'expression intime telle qu'elle se reflète dans un corpus de journaux personnels tenus pendant le siège de Leningrad (1941-1944) permet d'interroger les phénomènes d'intériorisation, de réception et de réaction vis-à-vis des schèmes idéologiques du pouvoir. L'article se focalise sur l'ethos collectiviste promu par le communisme et renforcé en temps de guerre par l'appel au sacrifice de son individualité face à l'ennemi commun. Il apparaît que la pratique diariste cristallise véritablement les tensions liées à l'agencement du personnel et du collectif par les individus. Les auteurs dessinent alors les contours du « journal intime à la bolchevique », en partant en quête d'une compatibilité entre une pratique excessivement portée sur le soi et l'impératif de se conformer aux attentes du régime stalinien.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This research is part of the soviet subjectivity studies, especially those focusing on how Soviet people responded to ideologies and how they impacted personal representations. Scrutinization of intimate expression reflected in diaries written during the siege of Leningrad allows us to question the interiorization, the reception and the reaction to power ideology schemes. The article focuses on collectivist ethos promoted by communism and reinforced during wartime by a call to sacrifice one's individuality in order to face the common enemy. It can be noticed that diary writing truly crystallizes tensions linked to the combination of the personal and the collective. The writers then draw the pattern of a “bolchevique diary”, searching for a compatibility between an excessively self-centred practice and the desire to fit the Stalinist regime expectations.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/res/4179