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Titre De l'adieu aux choses au retour des ancêtres. La remise par la France des têtes māori à la Nouvelle-Zélande
Auteur Mélanie Roustan
Mir@bel Revue Socio-anthropologie
Numéro no 30, 2014 Le retournement des choses
Rubrique / Thématique
Dossier : Le retournement des choses
Page 183-198
Résumé Peut-on considérer des têtes tatouées momifiées māori datant du xviiie siècle comme des « choses » ? Comment, d'objets de musée, (re)deviennent-elles restes ancestraux ? Mélanie Roustan rend compte du parcours, physique et symbolique, des dites « têtes māori » (toi moko), remises à la Nouvelle-Zélande après avoir été conservées plusieurs siècles au sein des collections des musées de France. En prenant comme point d'ancrage la cérémonie de restitution qui s'est tenue le 23 janvier 2012 au musée du quai Branly, à Paris, et en retraçant la trajectoire française des toi moko, l'auteur s'essaie à une anthropologie par la culture matérielle de ce « retournement des choses », de la modification de leur statut légal à la ritualisation de leur départ, premier temps d'une réappropriation culturelle, sociale et politique. Le déplacement dans l'espace de ces têtes momifiées et tatouées est aussi un changement de paradigme : de la rhétorique patrimoniale universaliste (française) à l'affirmation des droits autochtones (internationaux). Mais leur prise en charge par le Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa interroge la portée de ce retour en tant que « retournement ».
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Can we consider māori mummified tattooed heads dating from the eighteenth century as “things”? How museum objects are transformed in ancestral remains? Mélanie Roustan follows the physical and symbolic trajectory of the “māori heads” (toi moko) given to New Zealand after being kept for several centuries in the collections of museums in France. Taking as anchor the restitution ceremony held January 23, 2012 at the Quai Branly Museum in Paris, and by tracing the trajectory of French toi moko, the author addresses this “reversal of things” from an anthropological point of view on material culture: the change in their legal status, the ritual of their departure, as a start to the first time a cultural, social and political takeover. The movement in space of these mummified tattooed heads is also a paradigm shift: from the universalist rhetoric of heritage to the affirmation of aboriginal rights. But the involvement of the Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa questions the scope of this return as “reversal”.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/socio-anthropologie/2345