Titre | Le fantôme et l'anthropologue : retour sur une scène primitive | |
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Auteur | Caroline Callard | |
Revue | Socio-anthropologie | |
Numéro | no 34, 2016 Revenances | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Revenances |
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Page | 49-65 | |
Résumé |
L'objet de cet article est de démontrer que l'interrogation portant sur les croyances au fantôme accompagne la naissance de l'anthropologie, et cela avant même l'institution de la discipline, dès le XVIe siècle. Mais, au-delà de la topique spectrale, c'est de la « fonction spectre », et de ses effets sur le discours anthropologique, que l'on voudrait tenter l'histoire. Le fantôme s'avère en effet très vite un opérateur anthropologique performant. Il sert tous les partages : du païen et du chrétien, du protestant et du catholique, du civilisé et du sauvage, du lettré et du vulgaire, du sociologue ou de l'anthropologue et du « folkloriste ». La rencontre du fantôme et de l'anthropologue apparaît ainsi non seulement comme une scène primitive au sens où elle signale une origine possible de la discipline anthropologique, mais aussi parce qu'elle va servir, au temps de son institution disciplinaire au XIXe siècle, à définir une forme « primitive » de religion. Elle est enfin « scène primitive » au sens que la psychanalyse a donné à l'image taboue : un lieu longtemps difficile à regarder pour le socio-anthropologue des sociétés occidentales dites « modernes ». Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
This article ventures to demonstrate that the beliefs in ghosts and the debates around their existence went along with the birth of anthropology, before the latter came to be recognised as a discipline in the 16th cent. More specifically, more remains to be done on the “spectral functionalities”, and namely the spectre's influence on the anthropological discourses. Ghost quickly turns out to be a very effective operator. It could be used as a demarcation line, between the Pagan and the Christian, the Protestant and the Catholic, the Civilised to the Barbarian, the literate and the vulgar, the sociologist, the anthropologist and the folklorist. The encounter between the ghost and the anthropologist could be seen as a primal scene in so far as it pointed out to the likely origin of the discipline of anthropology. But furthermore, in the 19th cent, when anthropology became an institutionalised discipline, it lends itself to be defined as a form “primitive” religion. In its psychoanalytical understanding, the primal scene also refers to an image of the taboo: a place which is hard to contemplate for the socio-anthropologist of the so called “modern” Western societies. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/socio-anthropologie/2433 |