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Titre Charles Rollin (1661-1741) : de l'éducation des princes aux élites du XIXe siècle
Auteur Kondylenia Belitsou
Mir@bel Revue Revue française d'histoire des idées politiques
Numéro no 53, 1er semestre 2021 Miroirs aux princes
Rubrique / Thématique
Études
Page 175-185
Résumé Charles Rollin (1661-1741), professeur français de rhétorique, mais aussi homme d'Église, rattaché au mouvement des jansénistes, esquisse un projet éducatif qui vise à transmettre aux princes et aux sujets des idées nouvelles et à insuffler en même temps des principes moraux et religieux de son époque. Le pédagogue qui meurt avant la Révolution tient une correspondance avec le roi de Prusse Frédéric II. Son Histoire ancienne (1730-1738) s'inscrit dans le modèle humaniste qui, au xviie siècle, fait triompher, dans l'histoire de l'Antiquité, des exempla qui « subordonnent les registres politique et militaire aux catégories morales ». Au fil de son Histoire, nombreux sont les portraits de rois (Philippe de Macédoine), de princes (Alexandre le Grand), ou d'hommes politiques (Solon). À travers leurs actes il fait réagir les lecteurs afin qu'ils formulent un jugement à l'égard des grands hommes et de leur personnalité. Le point fort de cette Histoire élaborée sur le mode narratif, mêlant volontiers les références religieuses, disposant d'un appareil de citations empruntées aux auteurs anciens est qu'elle finit par convaincre les publics lettrés et trouver un écho dans la nouvelle génération de ce début du xixe siècle. Malgré alors le changement socioculturel et politique à travers les siècles, on voit une volonté de continuité avec les valeurs morales du passé où les élites d'une nouvelle génération trouvent un enjeu du progrès de la civilisation.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Charles Rollin (1661-1741), a French professor of rhetoric, but also a man of a church linked to the Jansenist movement, promotes an educational project which aims at transmitting to Princes and subjects new ideas without forgetting the moral principles of his time. The pedagogue who died before the Revolution held a correspondence with Frederic II, King of Prussia. His Ancient History (1730-1738) is part of the humanist model and it is full of exempla that “subordinate the political and military registers to moral categories”. Throughout his book, there are many portraits of kings (Philip II of Macedon), princes (Alexander the Great), or politicians (Solon). Through their actions, he makes readers react so that they can formulate a judgment with regard to the great men and their personality. The strong point of his History written on a narrative mode, freely mixing religious references, borrowing quotations from ancient authors, is that it ends up convincing the literate public and finding an echo in the new generation of the 19th century. In spite of the sociocultural and political changes through the centuries, one can observe a desire for continuity with the moral values of the past, when the elites of a new generation used to find a strategic stake in the progress of civilization.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFHIP1_053_0175 (accès réservé)