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Titre Question de doublures : le textile comme stratégie de remédiation de l'image chez Nelly Kaprièlian et Nathalie Léger
Auteur Laurence Perron
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 51, 2021 Revoir
Rubrique / Thématique
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Page 135-148
Résumé Dans cet article, je mets à profit le motif polysémique de la doublure (cinématographique, vestimentaire) pour lier deux romans contemporains, La robe blanche de Nathalie Léger, et Le manteau de Greta Garbo de Nelly Kaprièlian. Tandis qu'au cinéma la doublure est un individu, souvent anonyme, qui prête un temps son image et son corps afin de se substituer à l'acteur lors de scènes spécifiques, en couture, le mot renvoie à une étoffe qui sert à garnir l'intérieur d'un vêtement. Chez Léger et Kaprièlian, différents films sont regardés à nouveau selon une perspective fortement subjective, qui accorde une grande attention à la question du vêtement, à sa fonction symbolique et sociale, aux superpositions possibles entre les figures féminines. L'habillement et la mode deviennent des occasions de penser le rapport au corps féminin et sa représentation dans les arts. Cette liaison, qui s'opère sur le plan poétique et thématique, fait également en sorte que les gestes spectatoriels de revoir et d'interpréter sont assimilés à celui de coudre, de repriser, et le film lui-même est assimilé au textile.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In this paper, I will focus on the double meaning of the french word “doublure” (meaning either “lining” while related to clothing or “body-double” in a cinematic perspective) in order to create a parallel between two contemporary novels: Nathalie Léger's La robe blanche and Nelly Kaprièlian's Le manteau de Greta Garbo. Whereas in the movie industry, a body-double is an often anonymous person, lending his/her body for a specific period of time in order to replace an actor/actress for specific shots, in the fashion industry, the word “doublure” refers to the lining of a piece of clothes, meaning a material used as the inner surface of a garment. In both novels, several movies are looked at through highly subjective point-of-views, centred around the theme of the clothes, whether it is its symbolic or social role, or the potential overlapping of the female figures. Therefore, in this case, clothing and fashion offer opportunities to consider the relationship to the female body and its depiction in the arts. This coupling, working on both a poetic and thematic level, also ensures that the spectatorial act of watching again and interpreting is linked to the action of sewing and darning, and the movie itself being linked to the textile.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_051_0135