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Titre Le temps du récit : Histoire, fiction, littérature
Mir@bel Revue Annales. Histoire, Sciences Sociales
Numéro vol. 75, no 3-4, juillet-décembre 2020 Autoportrait d'une revue
Rubrique / Thématique
Au miroir des sciences sociales
Page 447-463
Résumé Les fondateurs des Annales, Lucien Febvre en tête, rêvaient d'annexer l'objet littéraire au territoire de l'historien. Depuis lors, l'approche historienne des textes littéraires est restée un thème récurrent de la revue. De l'histoire du livre à l'étude des savoirs de la littérature, les années récentes ont pleinement renoué avec cette tradition, dans un contexte marqué par un intérêt grandissant des historiens non seulement pour les textes littéraires du passé, mais aussi pour la façon dont les écrivains contemporains se saisissent de l'histoire. Concurrence déloyale ou fascination mutuelle ? La question doit être posée différemment, car elle invite surtout à s'interroger sur les formes narratives et les procédés textuels de l'écriture historiographique. Comment expliquer que le débat, vif dès les années 1970, se soit ensuite absenté des pages de la revue, au moment même où il battait son plein dans d'autres lieux ? Y réfléchir, c'est aussi comprendre comment les Annales se situent dans le paysage historiographique et éditorial et comment évoluent les formats et les modèles de l'écriture savante dans une revue internationale. C'est également ouvrir des pistes pour l'avenir : entretenir une approche réflexive des formes d'écriture historique, en dialogue avec la diversité des littératures contemporaines, n'implique nullement d'effacer la frontière entre l'écriture savante et la littérature, mais de réfléchir à l'historicité de l'une et de l'autre, afin de mieux cerner une histoire des styles historiographiques.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The founders of the Annales, especially Lucien Febvre, dreamed of annexing the literary to history. Since then, the historical approach to literary texts has remained a recurrent theme within the journal. From the history of the book to the study of literary knowledge, this tradition has been fully renewed in recent years, in a context marked by a growing interest on the part of historians not only in the literary texts of the past but also in the ways contemporary authors seize history. Unfair competition? Mutual fascination? We suggest, rather, shifting the question toward the narrative forms and textual tools of historiographical writing itself. We must also ask how and why this debate, which was lively from the 1970s onwards, subsequently disappeared from the pages of the journal, at the very moment it was flourishing in other venues. Such a reflection yields useful elements to situate the Annales in the historiographical and editorial landscape and to consider how the formats and models of scholarly writing evolve in an international journal. It also opens up avenues for the future: maintaining a reflexive approach to forms of historical writing, in dialogue with the diversity of contemporary literature, does not mean erasing the border between scholarly writing and literature, but rather reflecting on the historicity of both to better define a history of historiographic styles.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_753_0447 (accès réservé)