Contenu de l'article

Titre « Se raconter » sur le terrain : le "récit de soi" comme ressource méthodologique
Auteur Laurine Thizy, Mélodie Gauglin, Justine Vincent
Mir@bel Revue Genèses
Numéro no 123, 2021/2 Lire les corps
Rubrique / Thématique
Savoir-faire
Page 115-135
Résumé Cet article a pour but d'approfondir la réflexivité méthodologique de l'enquête sociologique qualitative. À partir de l'objectivation d'une pratique de recherche consistant, pour les chercheur·ses, à mobiliser ponctuellement des « récits de soi » en entretien ou en observation, nous voulons défendre l'idée qu'il est fécond, pour les enquêteurs·rices, d'utiliser sa propre expérience biographique pour amener les personnes enquêtées à « se raconter ». À partir du constat que la littérature méthodologique disponible est relativement silencieuse sur ces « récits de soi », tout en incitant implicitement les chercheur·ses à y recourir (1), nous analysons nos propres pratiques du « récit de soi » sur nos terrains aux propriétés semblables : menées par de jeunes chercheuses, auprès d'une population majoritairement féminine, sur des sujets – famille, couple, sexualité – largement renvoyés à la sphère privée (2). Ainsi nous montrons que le « récit de soi », parce qu'il repose sur une connivence particulière, contribue à établir un registre discursif commun qui contribue à égaliser la relation d'enquête et favoriser un discours plus libre des enquêté·es.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The aim of this article is to deepen the methodological reflexivity of qualitative sociological inquiry. Starting from the objectification of a research practice, in which the researcher occasionally mobilizes “personal narrative” in the course of interviews or observations, we aim to defend the notion that it can be useful for researchers to use their own biographical experience in order to encourage interviewees to “tell their own story”. Starting with the observation that available methodological literature remains silent with regard to these personal narratives, while implicitly inciting researchers to resort to them (1), we analyse our own “personal narrative” practices within similar survey contexts, i.e. surveys carried out by young female researchers among populations that are largely female, and on subjects that generally belong to the private sphere (2). Thus we show that the “personal narrative”, because it is based on a certain connivance, contributes to establishing a common discursive register which helps to balance the relationship between interviewer and interviewee and to encourage a more open discourse on the part of the latter.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GEN_123_0115