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Titre Les travailleurs de l'atome dans la mobilisation antinucléaire : Savoirs professionnels, contre-expertise syndicale et citoyenneté au travail dans l'après-68
Auteur Marie Ghis Malfilatre
Mir@bel Revue Sociétés contemporaines
Numéro no 121, 2021/1 Santé au travail et santé environnementale : une cause commune  ?
Rubrique / Thématique
Santé au travail et santé environnementale : une cause commune ?
Page 57-88
Résumé Cet article analyse la dynamique de mobilisation syndicale et antinucléaire dans et autour de l'usine de combustibles irradiés de La Hague au cours des années 1970. Cette mobilisation s'appuie en premier lieu sur le travail d'enquête mené par des acteurs professionnels – ouvriers, syndicalistes – sur leur exposition au risque radio-induit et leurs conditions de travail et devient le siège d'une remise en cause des choix gouvernementaux en matière de politique énergétique. Les savoirs produits par les travailleurs nourrissent les arguments des antinucléaires et les formes qu'ils donnent à leur mobilisation facilitent un décloisonnement des enjeux liés aux conditions de travail dans une industrie à risque de l'après-68. Cet espace se referme néanmoins en raison de plusieurs logiques parallèles : l'entrée dans l'arène électorale d'une partie des militants écologistes, ce qui a pour conséquence de tendre les relations politiques, mais également de faire craindre aux syndicalistes des formes d'instrumentalisation de leur discours ; le « recentrage » de la CFDT et l'investissement par les militants syndicaux des arènes de consultation et de négociation internes à l'entreprise et du registre de l'action judiciaire ; enfin, une forme d'institutionnalisation de la critique suite à l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article analyzes the dynamics of union and anti-nuclear mobilization in and around the La Hague irradiated fuel plant during the 1970s. This mobilization was based first and foremost on the investigative work carried out by professional actors – workers, trade unionists – on their exposure to radiation risk and their working conditions, and became the focus of a questioning of government choices in terms of energy policy. The knowledge produced by the workers feeds the arguments of the anti-nuclearists and the forms they give to their mobilization facilitate a decompartmentalization of the issues related to working conditions in an industry at risk in the post-68 era. However, this space is closing up due to several parallel logics: the entry into the electoral arena of a part of the environmental activists, which has the consequence of straining political relations, but also of making trade unionists fear forms of instrumentalization of their discourse; the "refocusing" of the CFDT and the investment by trade union activists in arenas of consultation and negotiation within the company and in the register of legal action; finally, a form of institutionalization of criticism following the arrival of the left in power in 1981.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOCO_121_0057