Contenu de l'article

Titre Des chemins qui ne se croisent pas ? Les itinéraires des élites et des humbles dans le royaume de France et sur ses marges à la fin du Moyen Âge
Auteur Léonard Dauphant
Mir@bel Revue Revue historique
Numéro no 699, juillet 2021
Rubrique / Thématique
Prendre la route (III)
Page 717-737
Résumé À côté de la reconstitution des routes médiévales, l'étude de la culture routière permet de comprendre l'usage et le sens des infrastructures. Les sources littéraires mettent en évidence la dimension routière de l'espace vécu : les étapes des grands axes sont célèbres et fixent une mémoire de longue durée sous la forme de légendes routières. Cette culture de la route influence les représentations des élites royales, qui privilégient politiquement les grands axes au détriment des régions enclavées, ainsi en Auvergne. Le peuple participe-t‑il à cette hiérarchie routière ? On peut mettre en évidence des circulations populaires inattendues. Pendant la guerre de Cent Ans, le peuple circule là où on ne l'attend pas : rebelles normands et réfugiés du Bassin parisien circulent à l'écart des grandes routes et savent se rendre invisibles. Le peuple peut aussi ne pas circuler là où on l'attend. En Forez, les ponts ne sont pas utilisés par les villageois qui franchissent la Loire à gué. Les infrastructures sont ici construites à l'usage des élites. L'exemple des montagnes du Jura illustre finalement un contrôle des circulations populaires assez lointain : dans certains cas, les différentes classes sociales et métiers n'empruntent pas les mêmes routes.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais To study the experience of the road during the Middle Ages should allow us to understand not only where the roads were but also who were on these roads and why. Literary sources highlight how much the experience of space depended on the roads : the steps on the highways were famous and fixed in long-term memory in the form of road legends. This popular knowledge influenced the representations of royal elites, who chose for political reasons to focus on major axes to the detriment of landlocked areas, as in Auvergne. Were the people affected by such a hierarchy ? We can show that the people did not always circulate where we would expect and that the people did circulate where we did not expect. During the Hundred Years War, the Norman rebels and those who were fleeing Ile-de-France traveled away from the main roads so as not to be seen. Moreover, some infrastructure was built for the sole use of elites. In Forez, the villagers did not use the bridges but preferred to cross the Loire wading. Finally, the example of the Jura mountains proves that popular trafic was not tightly controlled : in some cases, the different social classes did not take the same roads.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHIS_213_0717 (accès réservé)