Titre | L'immobilier au risque de l'insécurité et de l'obsession sécuritaire : le cas des Gated Communities | |
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Auteur | Bertrand Vidal | |
Revue | Revue Sciences et Actions Sociales | |
Numéro | no 7, 2017 Jeunesses et marginalités | |
Rubrique / Thématique | Actes |
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Page | 128-146 | |
Résumé |
L'expansion au niveau mondial des complexes résidentiels privés, fermés et sécurisés dans lesquels l'accès au non-résident est réglementé, voire totalement prohibé, est un sujet au cœur des métamorphoses des formes de l'habiter contemporain. Consubstantielles à un phénomène de privatisation de l'espace urbain en plein essor, celles que l'on nomme les gated communities (en France les promoteurs immobiliers préfèrent dire « résidences sécurisées ») correspondent à une perception originale de l'insécurité sociale : entre « frustration sécuritaire » et « demande éperdue de sécurité », elles tendent à répondre d'une manière tout autant originale à la question soulevée par Castel en 2003 : « qu'est-ce qu'être protégé ? ».Construite sur une série d'entretiens auprès de résidents et de responsables produits dans le sud de la France, ma recherche analyse conjointement : l'obsession sécuritaire (« la demande complètement irréaliste de sécurité »), la privatisation de la sécurité (résultante indirecte du lent affaissement de l'État social dans son rôle régalien et protecteur) et les arguments publicitaires et/ou marketing des promoteurs de ces produits immobiliers. En effet, vivre dans une gated community ce n'est pas simplement faire l'acquisition d'un bien tangible, c'est avant tout consommer un mode de vie, un bien étrange rêve de sécurité. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The worldwide expansion of privately governed residential complexes, also called gated communities, constitutes one of the most striking features of the recent metamorphoses of urban living. The phenomenon of privatisation of urban space, known as gated communities, corresponds to an original perception of social insecurity : between "security frustration" and "distraught demand for security", they tend to respond in an equally original way to the question raised by Castel in 2003 : What is being protected ? Based on a series of sociological interviews with residents and managers of gated communities in Southern France, this article questions jointly : the security obsession ("the completely unrealistic demand for security"), the privatisation of security (the indirect result of the wellfare state crisis) and the advertising and/or marketing arguments of the promoters of these real estate products. Indeed, to live in a gated community not only means acquiring a tangible good, but above all consuming a lifestyle, an odd dream of security. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SAS_007_0128 |