Titre | Le cinéma israélien, entre courage et alibi ? | |
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Auteur | Jérôme Bourdon | |
Revue | Confluences Méditerranée | |
Numéro | no 119, hiver 2021 Israël : contradictions d'une démocratie coloniale | |
Rubrique / Thématique | Israël : contradictions d'une démocratie coloniale |
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Page | 135-146 | |
Résumé |
Depuis les années 2000, Israël exporte avec succès un
nouveau cinéma, donnant place au destin de groupes jusque-là peu ou pas représentés sur l'écran : femmes, juifs mizrahim
(orientaux), minorité palestinienne d'Israël. Ce cinéma plus
critique n'est-il pas aussi utilisé comme « soft diplomacy » par
un État particulièrement soucieux de son image ? Fondée
principalement sur une analyse des critiques de films en France,
États-Unis, Grande-Bretagne et Israël, cet article propose une
réponse nuancée. La pratique du financement et la production
de ces films n'obéit pas à un souci politique. Bien reçus à
l'étranger, et très minoritaires, les films critiques de l'armée et de
l'occupation suscitent l'ire des représentants de l'État israélien,
qui, sous Netanyahou, sont allés jusqu'à l'appel à l'autocensure.
Au-delà de toute intention politique, les films font l'objet de
réinterprétations et de malentendus qui peuvent provoquer des
effets imprévisibles, par exemple sur la compréhension du statut
des femmes, juives ou arabes, en Israël. Chaque pays met l'accent
sur des aspects différents : l'Angleterre est la plus critique et la
plus politique, les critiques français écrivent dans le contexte de
leur culture cinéphilique, les Américains sont les plus prudents à
l'instar de leurs journalistes. À l'exception de certains cinéastes
palestiniens d'Israël, les créateurs ne s'exilent pas ou très peu, et
continuent de porter un discours critique, par ailleurs rare dans
les médias israéliens. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Since the 2000s, Israel has successfully exported a new cinema,
showing groups hitherto little or not represented on the big
screen: women, Mizrahi Jews, the Palestinian minority in Israel.
Can this more critical cinema also be used as a “soft power” by
an Israeli State particularly concerned about its image? Mainly
based on an analysis of the discourse of reviewers in France, the
United States, Britain and Israel, this article offers a multifaceted
answer. The practice of financing and production is not based
on any strategy of “soft power”. The small minority of films
directly critical of the military and the occupation, well received
outside, have angered some Israeli politicians, with calls for
self-censorship during Netanyahu's terms of office. Beyond
any political intention, the films are subject to reinterpretations
and misunderstandings that can have unpredictable effects, for
example on the understanding of the status of women, Jewish
or Arab. Each country proposes a different emphasis: more
critical and political in the U.K., more cinephilic in France, more
“balanced” and cautious (like their journalists) in the USA. Only
a small minority of directors, mainly Palestinian Israeli citizens,
have chosen exile, while Israeli cinema continues to propose a
critical, discourse on their society, which is rare in the mainstream
media. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=COME_119_0135 (accès réservé) |