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Titre Quel avenir pour la Constitution administrative de la France ? : L'action publique et son rapport au temps
Auteur Arnaud Teyssier
Mir@bel Revue Futuribles
Numéro no 446, janvier-février 2022
Rubrique / Thématique
Tribune
Page 83-96
Résumé L'originalité et la force du modèle politique français résultaient du fait que l'État s'appuyait sur deux piliers, affirme Arnaud Teyssier, l'un d'essence politique, l'autre de nature administrative, une « Constitution administrative » dont Bonaparte avait jeté les bases. De Gaulle avait bien compris l'intérêt d'un tel attelage entre la sphère politique et la sphère administrative, et s'était attaché, après la Libération, à le restaurer, considérant que la démocratie relevait du politique, celui-ci étant sujet aux fluctuations de l'opinion et inévitablement court-termiste, tandis que la République devait sa force à une administration solide et pérenne, incarnant l'intérêt général, capable de penser le long terme tout en affrontant les urgences. Nos lecteurs comprendront que l'auteur, en nous livrant cette interprétation, plaide la cause d'une administration incomprise et aujourd'hui menacée.Si la démocratie est en crise et les institutions fragilisées, cela résulte à ses yeux de la destruction, depuis 30 ans, de cet heureux équilibre, notamment de la remise en cause de la « Constitution administrative » du fait d'une ignorance de sa spécificité, et de la confusion des rôles entre le politique et l'administration. Arnaud Teyssier dénonce ici le démantèlement de cette dernière, soumise à une double critique, celle de son omniprésence et celle de son impuissance ; il milite ainsi pour la restauration d'un État rétabli sur ses deux pieds, y compris donc d'une administration publique garante des institutions et stratège. Un point de vue solidement argumenté, mais qui ne manquera pas de susciter le débat. H.J.`np pagenum="084"/b
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The originality and strength of the French political model were attributable to the fact that the state rested on two pillars, argues Arnaud Teyssier. One of these was political in essence, the other administrative, providing an “administrative constitution” for which Napoleon laid the foundations. De Gaulle understood the advantage of such a harnessing of the political to the administrative sphere and was keen to restore it after France was liberated, taking the view that democracy was a political matter, politics being subject to fluctuating opinions and inevitable short-termism, whereas the republic owed its strength to a robust standing civil service that embodied the general interest and was capable of long-term thinking, even as it confronted emergencies. Our readers will appreciate that the author, in providing this interpretation, is pleading the cause of a misunderstood civil service that is currently under attack.If democracy is in crisis and state institutions vulnerable, this is the product, in his view, of the destruction over the last 30 years of this happy equilibrium — particularly the questioning of the “administrative constitution” as a result of an ignorance of its specific nature — and the confusion of roles between the political and administrative spheres. Arnaud Teyssier bemoans the dismantling of a civil service that has been subjected to a twofold criticism: as being both all-powerful and powerless. He advocates the restoration of a state with a dual foundation, one pillar of which is a civil service that upholds institutions and acts strategically. Teyssier's is a carefully reasoned viewpoint, but one that will inevitably prompt debate.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=FUTUR_446_0083 (accès réservé)