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Titre La politique de réconciliation nationale en Algérie : une approche sécuritaire
Auteur Mansour Kedidir
Mir@bel Revue L'année du Maghreb
Numéro no 26, 2021 Dossier : Violences du passé, politique(s) au présent ?
Rubrique / Thématique
Dossier : Violences du passé, politique(s) au présent ? La justice transitionnelle comme passage « d'une histoire dans une autre »
Page 39-57
Résumé Depuis la fin du xxe siècle, la justice transitionnelle s'est imposée comme un ensemble de mécanismes pouvant inspirer les pays en proie à des guerres civiles en quête de sortie de crise. Toutefois, les procédures varient selon les contextes particuliers à chaque société et les identités des protagonistes, ainsi que leurs revendications, bien qu'elles cherchent toutes une issue vers la paix. Confrontée à une guerre opposant l'Armée nationale populaire et les groupes islamiques armés, l'Algérie a connu une décennie d'insécurité dont les effets sur le plan des vies humaines, les dégâts matériels et les séquelles sur la psyché collective ont été considérables. Pour restaurer la paix et la sécurité, le pouvoir en place a entrepris un processus de réconciliation caractérisé par trois temps : les mesures de clémence relevant du domaine pénal et de deux politiques de concorde civile et de réconciliation nationale. La première vise les personnes impliquées dans les actions terroristes qui expriment leur volonté de cesser leurs activités criminelles. Elle énonce deux mesures : l'exonération des poursuites ; l'atténuation des peines. Quant à la deuxième et la troisième, parachevant le processus engagé, elles reposent sur cinq axes : la reconnaissance du peuple envers les artisans de la sauvegarde de la République ; les mesures d'extinction des poursuites, de grâce et de commutation de peines ; la réinsertion socioprofessionnelle des responsables politiques de la tragédie nationale ; la prise en charge des disparus ; le renforcement de la cohésion nationale. Au regard de la perception de l'armée de la menace terroriste, de la nature du dispositif adopté, ses temporalités et son mode opératoire, la politique de réconciliation semble s'inscrire dans une approche d'ordre sécuritaire. Pour discuter cette hypothèse, cet article empruntera deux directions : l'impératif de restauration de la paix et l'oubli ordonné.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/anneemaghreb/9879