Titre | Partie II. La vague espérée de la reprise : Perspectives 2021-2022 pour l'économie française | |
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Auteur | , Éric Heyer, Xavier Timbeau | |
Revue | Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) | |
Numéro | no 174, octobre 2021 | |
Rubrique / Thématique | Prévision |
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Page | 121-146 | |
Résumé |
Après avoir enregistré une chute historique du PIB (-8,0 %) en 2020, l'économie française connaîtrait un fort rebond d'activité en 2021 (+6,3 %) et afficherait une croissance robuste (+4,1 %) en 2022 avec la montée en charge de la campagne de vaccination, la levée des mesures prophylactiques et le soutien des politiques publiques. Le PIB retrouverait son niveau d'avant-crise à la fin de l'année 2021 et le dépasserait de 3 % à la fin 2022. À cet horizon, l'économie française afficherait cependant toujours un déficit d'activité de 1,3 % par rapport à la trajectoire tendancielle pré-Covid. En outre, l'impact de la crise sur le PIB potentiel lié à une moindre accumulation de capital productif serait limité à -0,3 % du PIB à l'horizon de notre prévision en raison de la bonne tenue de l'investissement. La contrepartie au soutien massif apporté par l'État (plus de 90 % du choc jusqu'à présent a été absorbé par les administrations publiques) est un creusement du déficit public (-9,1 % du PIB en 2020 après -3,1 % en 2019, puis -8,4 % en 2021 et -5,0 % en 2022) et une hausse de la dette publique qui s'établirait à 116 % du PIB en 2021 et 115 % en 2022. La levée des mesures sanitaires et les créations d'emplois se traduiraient par un retour progressif sur le marché du travail de personnes ayant basculé dans l'inactivité durant la crise sanitaire ainsi que par le dégonflement de l'activité partielle. Malgré cela, du fait de nombreuses créations d'emplois en 2021, le taux de chômage baisserait à 7,8 % fin 2021. En 2022, le rythme de créations d'emplois serait insuffisant pour stabiliser le taux de chômage qui remonterait à 8,0 % en fin d'année. L'inflation s'établirait à 1,5 % en 2021 et en 2022. La variation des prix des matières premières contribuerait pour 0,6 point à l'inflation en 2021 alors qu'au contraire la dissipation de cet effet amputerait l'inflation de 0,1 point en 2022. La convergence du PIB vers sa trajectoire de long terme conduirait à une augmentation de l'inflation hors énergie de 0,9 % en 2021 à 1,6 % en 2022. Le pouvoir d'achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages par unité de consommation augmenterait de 1,5 % en 2021 et de 0,7 % en 2022 (après 0,0 % en 2020).Cette prévision de croissance du PIB à 4,1 % pour 2022 implique un retour du taux d'épargne à son niveau d'avant-crise au second semestre 2022. La sur-épargne accumulée fin 2021 représenterait 11 % du revenu annuel des ménages. Une consommation d'un cinquième de cette épargne, en supposant un mouvement commun dans tous les pays développés, conduirait à un scénario de croissance de 6,2 % en 2022 et à un taux de chômage à 6,0 %. Avec un PIB atteignant un niveau supérieur à son potentiel de moyen terme, l'inflation serait en hausse à 2,4 %. Ce scénario de croissance plus favorable permettrait de réduire en 2022 le déficit à 3,8 % du PIB en 2022 et la dette publique à 111 %.`np pagenum="122"/b`np pagenum="123"/b Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
After a historic fall in GDP (-8.0%) in 2020, the French economy should experience a strong rebound in 2021 (+6.3%) and post robust growth (+4.1%) in 2022, as the vaccination campaign ramps up, prophylactic measures are lifted and support from public policies kicks in. GDP should return to its pre-crisis level by the end of 2021, and by the end of 2022 it should exceed that level by 3%. Despite this, the French economy will then still have a deficit in activity of 1.3% compared to the pre-Covid trend path. The impact of the crisis on potential GDP, due in particular to the lower accumulation of productive capital, should be limited to -0.3% of GDP by the time of our forecast, thanks to a good performance by investment. The counterpart to the State's massive support (more than 90% of the shock so far has been absorbed by government measures) is the rise in the public deficit (-9.1% of GDP in 2020 after -3.1% in 2019, then ‑8.4% in 2021 and -5.0% in 2022) and greater public debt, which will reach 116% of GDP in 2021 and 115% in 2022. The lifting of health restrictions and the creation of jobs should see people who had fallen into inactivity during the health crisis gradually return to work, as well as to a reduction in part-time work. All in all, the extensive job creation in 2021 will push down the unemployment rate to 7.8% by the end of 2021. The pace of job creation in 2022 will be insufficient to stabilise the unemployment rate, which will rise to 8.0% by year's end. Inflation is expected to hit 1.5% in 2021 and 2022. Higher commodity prices will contribute 0.6 points to inflation in 2021, while the dissipation of this effect should cut inflation by 0.1 points in 2022. The convergence of GDP towards its long-term trajectory will lead to an increase in inflation (excluding energy) from 0.9% in 2021 to 1.6% in 2022. The purchasing power of household gross disposable income (GDI) per consumption unit should rise by 1.5% in 2021 and by 0.7% in 2022 (after 0.0% in 2020).The forecast of GDP growth of 4.1% for 2022 implies a return of the savings rate to its pre-crisis level in the second half of 2022. The excess savings accumulated at the end of 2021 represents 11% of annual household income. Assuming a common dynamic in all the developed countries, consumption of one-fifth of these savings would lead to a growth scenario of 6.2% in 2022 and an unemployment rate of 6.0%. With GDP exceeding its medium-term potential, inflation would rise to 2.4%. This more favourable growth scenario would reduce the deficit to 3.8% of GDP in 2022 and the public debt to 111%. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_174_0121 |