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Titre Les Routes de la soie, invention impérialiste ?
Auteur Laurent Testot
Mir@bel Revue Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique
Numéro no 151, octobre-décembre 2021 Routes de la soie, de la Préhistoire à demain
Rubrique / Thématique
DOSSIER
Page 85-98
Résumé Inventé en 1876 par le géographe allemand Ferdinand Von Richthofen, le terme de « Route de la soie » est né dans le contexte de l'impérialisme européen triomphant de la seconde moitié du 19e siècle. Sa conception a exclu d'emblée la partie des échanges orientaux transitant par les routes australes (Asie du Sud-Est, Indes…) et maritimes (océan Indien). Elle renvoie aussi à un imaginaire occidental forgé lors des « grandes découvertes » : il ne peut y avoir commerce au long cours qu'avec des empires qui l'organisent et en tirent profit. Ce pourquoi l'Empire mongol hier, comme la Chine de Xi Jinping aujourd'hui, s'insèrent à la perfection dans un cadre narratif qui, pour être restrictif, est aussi téléologique. Osons un pari : en opérant un pas de côté, l'histoire globale permettrait-elle de restituer l'épaisseur et la complexité de ce qu'elle appellerait des « Routes de la soie », afin de les émanciper de cette dimension impérialiste et de restituer plus largement en quoi elles ont affecté profondément l'histoire mondiale ?
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Coined in 1876 by the German geographer Ferdinand Von Richthofen, the term « Silk Road » was born in the context of the triumphant European imperialism of the second half of the nineteenth century. As soon as it was conceived, the concept precluded the part of eastern trade transiting through the autral (South-East Asia, India...) and maritime (Indian Ocean) routes. It also refers to a Western imaginary forged during the « Great Discoveries », that there can only be long-term trade with empires that organize and profit from it. This is why the Mongol Empire yesterday, and Xi Jinping's China today, fit perfectly into a narrative framework that is as restrictive as it is teleological. Let us make a bet: by taking a step aside, would global history make it possible to restore the thickness and complexity of what it would call the « silk roads », in order to emancipate them from this imperialist dimension and to restore more broadly how they have deeply affected world history?
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/chrhc/17664