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Titre L'acte de voir dans la « pensée aveugle » leibnizienne
Auteur Claire Schwartz
Mir@bel Revue Astérion
Numéro no 25, 2021 Philosophies de la vision
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé Leibniz emploie dans divers textes l'adjectif aveugle pour caractériser une forme de pensée ou de connaissance. Il est parfois associé à l'adjectif symbolique : le célèbre texte de 1684, « Meditationes de cognitione, veritate et ideis », introduit ainsi la cogitatio caeca vel symbolica comme un des types de connaissance dont le texte entreprend d'établir méthodiquement la classification. C'est généralement la nature symbolique de cette connaissance qui a retenu l'attention et a été perçue comme un élément déterminant de compréhension de la théorie leibnizienne de la connaissance reposant sur la médiation de signes soumis à des règles de composition. À l'arrière-plan se dessinent alors les divers projets leibniziens de caractéristique universelle. C'est dans ce cadre que l'on analyse dès lors la distinction leibnizienne opérée entre la connaissance aveugle ou symbolique, intrinsèquement médiate, et la connaissance intuitive, relevant d'une forme de vision immédiate de ses objets. Mais comment interpréter exactement le rapport à l'acte de vision ? N'est-il pas encore requis dans la conception leibnizienne de la connaissance par signes ? Autrement dit, cette dernière peut-elle se déployer sans l'acte effectif de voir ? Si tel est le cas, il semble qu'il faille réinterroger sa nature « aveugle », ce qui peut nous éclairer sur les conditions véritables de son effectuation, et, ipso facto, sur certaines propriétés cognitives attribuées à la vue.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Leibniz uses the adjective “blind” in various texts to characterise a type of thought or knowledge. This concept is sometimes associated with the adjective “symbolic”. In his famous 1684 article, “Meditationes de cognitione, veritate et ideis”, he introduces the cogitatio caeca vel symbolica as one of the types of knowledge methodically classified in the text. Generally, the focus has been placed on the symbolic nature of this knowledge, since this is seen as a determining element in understanding the Leibnizian theory of knowledge based on the mediation of signs subject to rules of composition. In the background are the various Leibnizian projects of characteristica universalis. This is the angle from which we tend to approach the Leibnizian distinction, contrasting blind or symbolic knowledge, which is essentially mediate in nature, with intuitive knowledge, which depends on immediate vision of its objects. But how are we to accurately interpret the relationship to the act of seeing? Is this act not yet required in the Leibnizian conception of knowledge by signs? In other words, can such knowledge be deployed without the effective act of seeing? If this is the case, it seems that we need to re-examine the “blind” nature of this knowledge in the hope of shedding light on the real conditions of its effectuation, and, ipso facto, on some cognitive properties attributed to sight.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/asterion/7456