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Titre Sociologies de la contrainte en Histoire. Grands modèles et petites traces
Auteur G. Bartholeyns
Mir@bel Revue Revue historique
Numéro no 642, avril 2007 S'habiller et se déshabiller en Grèce et à Rome (II)
Rubrique / Thématique
Culture et politique (I)
Page 285
Résumé Une confrontation des sociologies de la contrainte fait apparaître des contradictions profondes. La seule manière de les résoudre consiste à relativiser la suffisance descriptive de ces sociologies et à proposer des alternatives à une échelle de complexité supérieure. Identifier les limites et les conceptions que les théories imposent à celui qui réfléchit sur la contrainte en société, mettre à plat et remettre dans le temps les différents facteurs qui interviennent dans l'observation d'une règle ou dans sa transgression, ce sont les conditions, les premières, pour penser le fait normatif dans toute son épaisseur. Or, en la matière, l'historien ne semble pas avoir fait son « tournant pragmatique ». Par un sociologisme paradoxalement excessif, où dominent les faux dualismes, il a oublié d'interroger historiquement les intérêts et les valeurs, les situations internormatives, les systèmes normatifs, les sensibilités individuelles, les circonstances et les espaces de la vie, la socialisation, la responsabilité. Un modèle à géométrie variable lui est pourtant d'autant plus utile que son accès au social est indirect et partiel. Les interdits et les contraintes induisent un comportement : mais cette réalité lui échappe largement. Cette situation d'enquête, assez différente de celle de ses collègues qui étudient des sociétés vivantes, est toutefois porteuse de méthodes dont l'intérêt peut être général. C'est à ces questions traitées successivement – à quoi tient l'efficacité d'une prescription, et comment connaître la réalité comportementale en histoire ? – que l'on tente d'apporter une réponse réaliste.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais If we confront social theories of constraint with each other, flat contradictions appear. The only way of resolving these is to deny that the theories are descriptively sufficient and to put forward alternatives at a higher level of complexity. Thus, identifying the limits and conceptions imposed by the theories on us as thinkers about constraint in society ; and bringing out and putting into context the various factors participating in the observance of a rule or its transgression – these become the primary conditions for thinking about normative facts in all their complexity. However, the historian does not seem to have accomplished this « pragmatic turn ». He/she has omitted, in a fit of paradoxically excessive sociologism dominated by false dualities, to investigate historically such things as interests and values, internormative situations, normative systems, individual sensibilities, life circumstances and spaces, socialisation and responsibility. A variable model, however, is all the more useful to the historian the more indirect and partial his/her access to the social. Prohibitions and constraints induce behaviour – but the reality of the behaviour is far out of his/her reach. This kind of inquiry, quite different from his/her colleagues' study of living societies, nevertheless involves methods that can be of interest generally. I attempt to answer realistically the following questions in turn : what is it that gives efficaciousness to a prescription, and how can we know the reality of behaviour in history ?
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHIS_072_0285