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Titre Chemins de rencontre et de mise en commun de savoir en milieu étudiant. Étude de quatre figures de passeurs
Auteur Mariangela Roselli
Mir@bel Revue Pensée Plurielle
Numéro no 24, 2010 Entre-deux, passages, dynamique sociale
Page 63-78
Résumé L'objectif de l'article est de décrire de manière rigoureuse, détaillée et circonstanciée, les parcours suivis par certains étudiants pour créer des conditions de partage de connaissances et de techniques méthodologiques (comment lire un ouvrage long et difficile, comment rédiger une fiche de lecture, comment prendre la parole en cours, comment s'approprier le lexique de la discipline, comment identifier des thèmes de recherche « porteurs », etc.) dans une université de masse où l'étudiant ne peut compter que sur son autonomie et sa responsabilité. Sortant de ce paradigme réducteur et individualisant, un certain nombre d'étudiants ont inventé des stratégies pour se mettre en dialogue (en binômes, en réseaux, en groupes virtuels), entrer dans des communautés d'intérêt (par unité d'enseignement, par type d'évaluation, par difficulté rencontrée), travailler en groupe. Les observations régulières menées sur la longue durée dans une bibliothèque universitaire (novembre 2006-mai 2008) montrent que ces stratégies, loin d'être de simples tactiques d'efficacité et de réussite aux examens, répondent à des instances de travail dialogique, cognitif, intellectuel et affectif qui sont traversées par des forces intenses. L'investissement de chacun des étudiants suivis au cours de l'enquête, son implication dans l'acte de rencontre et de partage avec l'autre, indique l'importance de produire et de donner quelque chose venant de soi et non de l'institution. Cette posture exigeante et contraignante change radicalement la perspective dans laquelle chacun d'eux se met au travail jour après jour.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The paper describes in details the paths followed by some students to share knowledge and learning techniques : how to read a long and difficult book, how to write a reflexion on a book, how to communicate before an audience, how to learn the specific vocabulary of a certain discipline, how to identify strategic research themes and so on. These techniques are elaborated in a university where students are considered to be adults, autonomous and responsible. Despite of this individualistic paradigm, some students work together (in tandem, virtual networks or physical groups) and form interest communities (a course, an exam, a specific difficulty, a shared interest).A long period of ethnographical observations in a university library (november 2006-may 2008) show that collective and cooperative activities are not meant only to improve academic efficiency. Actually, such collective activities, including meeting and sharing, attract each member of the community because they offer the conditions for a dialogue, a common step and a shared cognitive athmosphere. In addition to academic reasons, strong affective and social relations appear to push students to meet together and share their perspectives. So each student plays a unique role in constructing a social and affective network that encourages in return self-motivation to intellectual work.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PP_024_0063 (accès réservé)