Titre | Citizenship in question: a minority perspective on Palestine | |
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Auteur | Julia Droeber | |
Revue | Pensée Plurielle | |
Numéro | no 47, 2018 Citoyennetés, Laïcités et Religions autour de la Méditerranée | |
Rubrique / Thématique | 1re partie : La diversité des ancrages religieux |
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Page | 49-59 | |
Résumé |
J'examine dans ce texte si la citoyenneté, telle que je l'ai observée en Palestine, est de nature inclusive ou exclusive. J'interroge d'abord la définition et la nature de la citoyenneté, à partir de mes expériences comme « étrangère » de longue date, membre d'une communauté religieuse minoritaire. Mes observations personnelles confirment la vision savante de la citoyenneté comme un concept qui ne peut être défini qu'en lien avec sa mise en pratique. Les définitions concises et bien tranchées de la citoyenneté sont éloignées de la complication des pratiques et des notions de citoyenneté observables sur le terrain.Dans le cas de la Palestine, la citoyenneté n'est pas rattachée à un État existant aujourd'hui. Je propose quelques réflexions sur le projet de citoyenneté palestinienne dans la perspective de l'établissement de cet État, dans un avenir plus ou moins proche. Je commence par la représentation fausse de la citoyenneté – mais fréquente parmi les gens que j'ai rencontrés, en Palestine et ailleurs – d'une citoyenneté qui accorde des droits, mais pas de devoirs. C'est évidemment un obstacle majeur au bon fonctionnement d'une citoyenneté palestinienne, puisque la majorité semble plus intéressée par ce qu'elle pourrait recevoir que par ce qu'elle pourrait donner à cette communauté des citoyens.Une citoyenneté inclusive et dialogique – la forme de citoyenneté que je souhaite – devrait nécessairement fournir à tous un espace commun et l'égalité des chances, indépendamment du genre, de l'ethnicité, de la classe sociale ou de la religion. C'est indissociable d'un ordre démocratique. Le genre et la religion sont particulièrement importants, même si les relations de genre ne sont pas l'interrogation centrale dans ce dossier. Sur la religion, quelques remarques préalables sont nécessaires. Les musulmans sunnites forment la majorité de la population de la rive occidentale (West Bank) du Jourdain. La majorité des décideurs économiques et politiques en Palestine fait partie de cette majorité musulmane. Ceci veut dire que, selon toute probabilité, elle sera en mesure de définir à quoi ressemblera la future citoyenneté. En d'autres termes, les droits de la citoyenneté des minorités religieuses en Palestine dépendront de la bonne volonté de la majorité sunnite.Actuellement, la politique et les sentiments nationalistes renforcent des passions profondes dans la population, ce qui passe avant tout débat sur la citoyenneté. Comme les Palestiniens ne disposent pas de leur propre pays, la lutte nationaliste pour l'indépendance passe avant toute réflexion sur les droits et les devoirs des citoyens demain. Le discours nationaliste définit aussi la place et le rôle des minorités religieuses en Palestine. Le combat nationaliste a été mené dans des termes inclusifs : quiconque se définit comme « Palestinien » était dans l'obligation de participer à la lutte, indépendamment des divisions religieuses, ethniques et de classe. Mais ce combat s'est peu à peu « islamisé », la Palestine étant souvent dénommée « Palestine musulmane » (falastiin al-muslima). Cette nouvelle rhétorique a pour effet d'exclure du combat les membres des minorités religieuses (chrétiens et samaritains). De plus en plus, les minorités religieuses sont accusées d'être une « cinquième colonne » et de trahir la cause palestinienne.Les modérés (vraisemblablement la majorité des musulmans palestiniens) sont très fiers de la coexistence pacifique entre musulmans, chrétiens et samaritains ; par contre, les fondamentalistes – sur le plan politique ou sur celui de la vie quotidienne – ont beaucoup de mal à imaginer une Palestine multireligieuse et/ou multiculturelle. Jusqu'à maintenant, les Palestiniens sont unis par un « ennemi » commun, l'occupant israélien. Si, à l'avenir, cette occupation devait disparaître et si la création d'un État palestinien exigeait un régime de citoyenneté qui succède aux pratiques et sentiments nationalistes, il n'est pas du tout sûr que cette citoyenneté soit inclusive et dialogique. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
La citoyenneté en question : la Palestine au prisme de ses minorités In this contribution I investigate the practice of citizenship in different national contexts with particular focus on Palestine. I do this from a minority perspective because, in the case of minorities, the philosophy and practice of citizenship undergoes its litmus test. I argue that the practice of true citizenship must be inclusive and democratic, prerequisites that continue to be in their infancy in Palestine (and elsewhere). And while the idea of citizens' rights is alive and well in most places of the world, including Palestine, the concept of citizens' duties is largely underdeveloped. Religious minorities have an active role to play in the future development of citizenship practices and philosophies. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PP_047_0049 (accès réservé) |