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Titre Histoire sociale de l'Europe et tournant global : Une rencontre tardive
Auteur Richard Drayton, Antoine Heudre
Mir@bel Revue Annales. Histoire, Sciences Sociales
Numéro vol. 76, no 4, octobre-décembre 2021 L'histoire européenne après le tournant global
Rubrique / Thématique
L'histoire européenne après le tournant global
Page 751-761
Résumé Pourquoi l'histoire européenne a-t-elle pris si tard le tournant global ? Si le passé de l'Europe s'est bien sûr toujours construit par rapport à ses périphéries islamiques ou mongoles, et plus tard par rapport à ses colonies, ce n'est que récemment que l'on a compris que l'histoire européenne et extra-européenne s'entremêlent dans une relation dynamique d'influences réciproques. L'histoire intellectuelle et économique l'a reconnu avant l'histoire sociale qui, dans son épanouissement à partir des années 1960, tenait pour acquis que les formes sociales européennes étaient à la fois plus avancées et catégoriquement différentes des autres. Dans les années 1970 et 1980 cependant, une génération après la décolonisation politique, de nouveaux travaux ont commencé à explorer l'influence des périphéries sur le noyau européen et à évaluer l'Europe de l'extérieur. Depuis le début du XXIe siècle, on assiste à l'émergence d'une histoire sociale européenne globalisée. En sortant des contraintes du paradigme national, elle ouvre la voie à de nouveaux projets et méthodes historiques pan- et transeuropéens. Ceux-ci suscitent de nouvelles questions sur la façon dont nous pourrions reconfigurer l'histoire européenne de manière à comprendre l'Europe centrale et orientale selon leurs propres termes plutôt que comme de simples extensions retardées de phénomènes européens occidentaux « avancés ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Why did European history come so late to the global turn? Europe's past had of course always been constructed relative to its Islamic or Mongol peripheries, and later its colonial offshore. But only recently has it been understood that European and extra-European history are in a dynamic relationship of reciprocal influence. Intellectual and economic history recognized this before social history, which in its post-1960 flowering took it for granted that European social forms were both more advanced and categorically different from others. During the 1970s and 1980s, however, a generation after political decolonization, new work began to explore the impact of peripheries on the European core, and to measure Europe from the outside. After 2000, a globalized European social history became visible. Its evasion of the constraints of the national paradigm has opened up striking new pan- and trans-European historical projects and methods. These are provoking new questions about how we might reconfigure European history in ways which understand eastern and central Europe in their own terms, rather than simply as the retarded extensions of “advanced” western European phenomena.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_764_0751 (accès réservé)