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Titre Qu'est-ce qu'un « travailleur africain » ? Marché, coercition et mobilité en Afrique équatoriale française (1911-1940)
Auteur Ferruccio Ricciardi
Mir@bel Revue Cahiers d'études africaines
Numéro no 245-246, 2022/1-2 Salariats d'en bas
Rubrique / Thématique
Produire le salariat : statuts et hiérarchies
Page 153-182
Résumé Cet article étudie les formes de mise au travail (recrutement, encadrement, distribution) de la main-d'œuvre « indigène » au sein d'une concession de production d'huile de palme, au Congo français, entre 1911 et 1940. Il s'intéresse en particulier aux modalités de catégorisation qui visent ces travailleurs dans le cadre de politiques de mobilisation de la main-d'œuvre parallèles et concurrentes, mises en place à la fois par les sociétés privées et l'administration coloniale. La façon dont administrateurs coloniaux, patrons et maîtres s'efforcent de définir ce qu'est un « travailleur africain » permet de rendre compte non seulement des enjeux de gouvernementalité mais aussi d'interroger les logiques de hiérarchisation sociale et ethnoraciale qui participent à l'institution des relations de travail dans le contexte colonial. Il en résulte que la logique de marchandisation du travail, notamment à travers l'introduction du contrat de travail, n'est pas le levier principal dans la transformation capitaliste de ces relations. Y contribuent également d'autres dispositions du pouvoir colonial (notamment les pratiques d'identification censées assurer le contrôle de la mobilité ainsi que les politiques de stabilisation de la main-d'œuvre) qui entrent en tension avec les formes de défection et d'accommodement déployées par les travailleurs locaux.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article examines the logic of deployment (recruitment, management, distribution) of “indigenous” labour within a palm oil production concession in the French Congo between 1911 and 1940. It focuses on how these workers were categorised in the context of parallel and competing labour mobilisation policies implemented by both private companies and the colonial administration. How colonial administrators, employers, and masters attempted to define what an “African worker” was made it possible to account not only for issues of governmentality but also to question the logic of social and ethnic-racial hierarchisation that participated in the institution of labour relations in the colonial context. As a result, the commodification of labour, notably through the introduction of the labour contract, is not the main lever in the capitalist transformation of labour relations. Other provisions of colonial power (in particular identification practices supposed to ensure the control of mobility and labour stabilisation policies) also contribute to this transformation and come into tension with the forms of defection and accommodation developed by local workers.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CEA_245_0153 (accès réservé)