Contenu de l'article

Titre Commune(s), communards, question coloniale
Auteur Alain Ruscio
Mir@bel Revue Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique
Numéro no 153, avril-juin 2022 Travailler les animaux. L'exploitation animale, de l'Antiquité à nos jours
Rubrique / Thématique
CHANTIERS
Page 131-144
Résumé Dans la saga ouvrière et socialiste, puis plus tard communiste, la Commune de Paris tient, à juste titre, une place de choix. Or, son histoire héroïque et tragique se trouve quasiment à mi-chemin entre deux moments importants du mouvement d'expansion coloniale, la conquête de l'Algérie (1830) et l'achèvement de cette expansion (Maroc, 1912). Les Communards n'eurent évidemment ni le temps ni sans doute la capacité de réfléchir à la question coloniale. Ils y ont pourtant été confrontés à diverses occasions : d'abord par la présence, certes minoritaire, de colonisés sur le pavé parisien en 1871 ; puis, plus tard, lorsque ces « damnés de la terre » en exil croisèrent le destin d'autres victimes, les Kanak (orthographe d'époque : Canaques). Il y eut d'ailleurs, durant cet exil, un épisode tragique : la révolte des colonisés de 1878. Bien des Communards ne comprirent aucunement les raisons – et encore moins les formes – de cette révolte. Certains, hélas, participèrent même à la répression. La grande figure internationaliste de Louise Michel, qui partagea un temps la vie des Kanak et soutint leur lutte, n'en est que plus remarquable.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The Paris Commune holds a special place in the history of the labor and socialist movement, and later in the communist movement. Its heroic and tragic fate falls almost halfway between two major steps in the French colonial expansion, namely the conquest of Algeria (1830) and the completion of said expansion (Morocco 1912). Obviously, the Communards had neither the time nor the opportunity to address the colonial question. They were, however, confronted with it on various occasions: first by the small but notable presence of colonized people on the Parisian streets in 1871; then, later, when the exiled « wretched of the earth » crossed paths with other victims of the French state, the Kanak (spelled Canaques at the time). The 1878 uprising of the colonized happened during their exile. Many of the Communards did not understand the reasons – and certainly not the forms – of the uprising. Some, unfortunately, even took part in the crackdown against it. The great internationalist figure of Louise Michel, who lived among the Kanaks for a time and supported their struggle, is all the more remarkable
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/chrhc/18864