Titre | La sociologie des religions entre demande étatique et défi du terrain | |
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Auteur | Kristina Kovalskaya | |
Revue | Revue d'histoire des sciences humaines | |
Numéro | no 40, 2022 Réformer (avec) les sciences sociales en Union soviétique | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Page | 161-180 | |
Résumé |
L'athéisation est demeurée une préoccupation centrale de l'État soviétique entre les années 1920 et les débuts de la perestroïka. Après la mort de Staline, la reprise des campagnes idéologiques antireligieuses en appela notamment à la constitution d'une nouvelle expertise du fait religieux, afin de légitimer scientifiquement l'idéologie athéiste. Si l'expertise sollicitée devait témoigner des succès de la sécularisation en URSS, elle visait aussi à constituer un véritable savoir sur la population du pays et questionner les « survivances » des pratiques religieuses, afin d'y remédier. Ainsi émergea une « sociologie des religions », spécialité qui n'existait pas auparavant. Loin de constater la disparition imminente des pratiques religieuses, c'est au contraire leur persistance généralisée qui fut constatée. À travers l'examen des trajectoires contrastées de Iouriï Liévada et Rémir Lopatkine, cet article vise à comprendre les mécanismes de fonctionnement de la recherche et les stratégies de ces deux intellectuels soviétiques, et notamment leur façon de « faire avec » ou de résister à l'encadrement politique. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Imposing atheism was a central preoccupation of the Soviet State between the 1920s and the beginning of perestroika. After Stalin's death, the resumption of anti-religious ideological campaigns called for the constitution of a new expertise on religion in order to legitimate atheist ideology scientifically. This expertise was to testify to the success of secularisation in the USSR, but it also sought to build a real body of knowledge on the country's population and the ‘remnants' of its religious practices, in order to target these. Thus a previously inexistent speciality emerged, the ‘sociology of religion'. But far from confirming the imminent disappearance of religious practice, what was observed was its widespread persistence. By examining the contrasting trajectories of two Soviet intellectuals, Yuri Lievada and Remir Lopatkin, this article attempts to understand how their research was carried out, and their strategies, in particular how they “accomodated” or resisted the political framework. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/rhsh/7023 |