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Titre Das diskursive Erbe deutscher protestantischer Missionare in Debatten um Homosexualität in der Lutherischen Kirche Tansanias: „Volksgewissen“ oder „Teufelssittlichkeit“?
Auteur Charlotte Weber
Mir@bel Revue Revue d'Allemagne
Numéro Tome 53, N° 2 , juillet-décembre 2021 Les homosexualités en Allemagne (XIXe-XXIe siècles) : un « Sonderweg » ?
Rubrique / Thématique
Les homosexualités en Allemagne (XIXe-XXIe siècles) : un « Sonderweg » ?
Page 485-501
Résumé L'Église luthérienne de Tanzanie (ELCT), issue du travail des missionnaires protestants allemands entre la fin du xixe et le milieu du xxe siècle, exprime toujours et encore son hostilité à l'égard de l'homosexualité. Cet article examine l'héritage missionnaire discursif de ces débats. À l'époque, les missionnaires évaluaient la sexualité indigène selon une conception de la « moralité » qui établissait le mariage chrétien hétérosexuel monogame comme la seule forme acceptable de sexualité. Particulièrement influents, certains missionnaires de tendance romantique interprétèrent cet idéal moral comme l'expression de la moralité africaine authentique, qui serait menacée par la civilisation occidentale. Ce modèle discursif se retrouve également dans les discours actuels de l'ELCT, qui considère l'homosexualité en soi comme « non-africaine ». À l'autre bout du spectre discursif, d'autres missionnaires construisirent une « sexualité africaine » diabolique et dépravée, qui ne s'est en revanche pas maintenue dans les discours de l'ELCT. Par la pratique de la discipline ecclésiastique, les discours des missionnaires allemands sur la « sexualité africaine » ont été matérialisés et institutionnalisés jusqu'à ce jour.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The Lutheran Church in Tanzania (ELCT), which was set up by German protestant missionaries from the end of the 19th century to the middle of the 20th century, has repeatedly positioned itself against homosexuality. This article examines the discursive legacy of these missionaries in the current discourse held by the Church. The missionaries imposed their own concept of ‘morality' (Sittlichkeit) as standard for indigenous sexuality, allowing it to exist only within the confines of the Christian, heterosexual and monogamous marriage. This discursive pattern prevalent among the German missionaries was influenced by German romanticism: they declared this form of ‘Sittlichkeit' to be an expression of authentic African values, in danger of being corrupted by Western civilization. This pattern is still visible in today's discourse in the ELCT, which continues to represent homosexuality as intrinsically ‘un-African'. On the opposite side of the discursive spectrum ‘African sexuality' had also been construed as unholy and depraved by other missionaries, but this pattern cannot be found anymore in today's discourses. Through the practice of church discipline, missionary discourses about ‘African sexuality' took form and became institutionalised, and remain so until today.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/allemagne/2879